En 2023, le nombre de jours d’arrêts maladie indemnisés par la Sécurité sociale est resté presque stable (– 0,035 % par rapport à 2022) tout en se maintenant à un niveau bien plus élevé que celui qui prévalait avant l’épidémie de Covid-19. C’est l’un des principaux enseignements d’une enquête publiée, vendredi 13 décembre, par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Cet état des lieux très fouillé tombe à point nommé dans un contexte où le gouvernement, désormais démissionnaire, avait relancé le débat sur la question en cherchant à durcir les règles de prise en charge. Un projet mis de côté, pour le moment, du fait de la chute de l’équipe de Michel Barnier.
La note diffusée vendredi s’intéresse au cas des salariés du privé et des contractuels de la fonction publique – soit environ 21 millions de personnes. Elle montre que les arrêts maladie constituent la cause essentielle d’une cessation d’activité donnant lieu à indemnisation. S’y ajoutent les arrêts imputables à la maternité, à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, dont le volume est beaucoup plus faible.
Au total, la « Sécu » a versé, en 2023, 17 milliards d’euros à des assurés qui étaient dans l’incapacité physique d’exercer leur métier – dont 10,2 milliards au seul titre des pathologies « ordinaires », sans lien avec le travail ou avec une grossesse. La facture s’est renchérie de huit milliards en dix ans, selon des chiffres fournis par le gouvernement durant les discussions parlementaires sur le budget de la « Sécu », cet automne.
Epaisses zones d’ombre
Cette flambée des coûts est issue de la combinaison de plusieurs facteurs. D’abord, le nombre d’individus « en emploi » s’est accru depuis 2010, ce qui a eu, mécaniquement, un impact à la hausse sur les arrêts. Les salaires ont, par ailleurs, progressé – en particulier pendant les trois dernières années, pour tenter de suivre l’inflation. Cette dynamique s’est répercutée sur les indemnisations puisqu’elles sont calculées en fonction de la rémunération perçue.
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