Le patronat n’en sort pas indemne. Mercredi 10 avril, quelques heures après la fin des négociations « pour un nouveau pacte de la vie au travail » qui se sont soldées par un échec, la plus petite organisation d’employeurs a copieusement sermonné sa « grande sœur ». Dans un communiqué au ton amer, l’Union des entreprises de proximité (U2P), qui défend les commerçants, les artisans et les professions libérales, a reproché au Medef d’avoir balayé « l’essentiel » de ses propositions, y voyant une preuve d’« archaïsme ».
Il est temps, a-t-elle ajouté, de revenir à des pratiques « loyales et équilibrées », en confirmant sa volonté de rouvrir très rapidement des discussions avec les acteurs sociaux sur un thème-clé : le compte épargne-temps universel (CETU).
Les syndicats auraient pu reprendre à leur compte les critiques formulées par l’U2P. Michel Picon, le président du mouvement, trouve, en effet, que le Medef s’est montré très peu ouvert au compromis durant le cycle de pourparlers, qui s’est achevé dans la nuit de mardi à mercredi. « C’est à se demander s’il voulait conclure positivement les échanges », confie M. Picon. Et de poursuivre : « Ce n’est pas ma conception de la négociation collective. Il y a des sujets sur lesquels nous pouvions faire un pas vers les confédérations de salariés. »
Une usine à gaz
Le numéro un de l’U2P cite, en particulier, le CETU. Ce dispositif, réclamé de longue date par la CFDT, vise à accorder des temps de pause aux travailleurs au cours de leur carrière. Il peut jouer en faveur de l’attractivité des sociétés de petite taille, d’après M. Picon. L’idée d’introduire un tel mécanisme figurait à l’ordre du jour des tractations « pour un nouveau pacte de la vie au travail », mais elle a été écartée en cours de route, car le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) n’en voulaient pas, estimant qu’il s’agit d’une usine à gaz.
L’U2P, elle, défend le point de vue inverse. C’est pour cette raison qu’elle a invité, mercredi, l’ensemble des organisations d’employeurs et de salariés à participer, le 16 avril, à une négociation consacrée au CETU. Une seule séance de discussions pourrait suffire pour mener à bien les travaux, des projets de texte ayant déjà été rédigés. L’objectif est de poser un « socle », selon la formule de M. Picon, en veillant à ne pas créer de « charge » nouvelle pour les patrons et en confiant le pilotage du système à un organisme extérieur aux entreprises – par exemple, la Caisse des dépôts et consignations.
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