Emmanuel Macron affirme « suspendre » la réforme constitutionnelle modifiant le corps électoral

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Emmanuel Macron a affirmé mercredi 12 juin « suspendre » le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral de Nouvelle-Calédonie à l’origine des émeutes dans l’archipel. « Le projet de loi constitutionnelle qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, j’ai décidé de le suspendre parce qu’on ne peut pas laisser l’ambiguïté dans la période », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Paris. M. Macron a précisé vouloir « donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre ».

Adopté successivement par le Sénat en avril, puis l’Assemblée nationale le mois dernier, ce texte devait encore être adopté par les deux chambres réunies en Congrès avant le 30 juin. De facto, le chef de l’Etat ne peut convoquer de Congrès depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

Poussé par le camp loyaliste, le texte visait à élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, pour les élections provinciales programmées à la fin de l’année en Nouvelle-Calédonie. Le camp indépendantiste s’y est opposé farouchement, estimant qu’il allait marginaliser les électeurs autochtones.

Violentes émeutes

Son adoption a nourri à partir du 13 mai de violentes émeutes dans le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis la crise politique des années 1980. Elles ont causé neuf morts, des centaines de blessés et de très importants dégâts, selon le dernier bilan rendu public par les autorités.

Ces derniers jours, le camp indépendantiste avait déjà, avant les propos du chef de l’Etat, pris acte de la fin de la réforme électorale contestée. « Nous pouvons convenir ensemble que les élections européennes auront eu raison de la loi constitutionnelle », a ainsi estimé plus tôt mercredi le Parti de libération kanak (Palika), « l’heure doit être à la reconstruction de la paix et du lien social ».

Le député macroniste Philippe Dunoyer s’est réjoui de l’annonce présidentielle. « C’est la bonne décision », a-t-il réagi auprès de l’Agence France-Presse. « Il est très, très urgent […] de retrouver un climat d’apaisement, que les barrages se lèvent, qu’on retrouve les fils d’un dialogue », a ajouté l’élu, candidat à sa réélection. « La priorité absolue, ce n’est pas de faire campagne […], c’est de rétablir la paix. »

Le Monde avec AFP

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