Emmanuel Macron confronté au choix historique de l’attitude à adopter au second tour face au RN

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Personne n’a vu son visage. A peine a-t-on entendu sa voix. Ce mardi 25 juin, de son bureau, au premier étage du palais de l’Elysée, le chef de l’Etat orchestre une conférence téléphonique avec les caciques de son gouvernement, les chefs de parti de son camp et quelques fidèles, comme Richard Ferrand, l’ancien président de l’Assemblée nationale, et Julien Denormandie, l’ex-ministre de l’agriculture.

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Le Président de la République parle peu. Il écoute, sans se dévoiler. Dans cinq jours se tiendra le premier tour des élections législatives convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale du 9 juin. Une décision présidentielle funeste, aux yeux de la plupart des participants. Mais l’heure n’est plus à la colère ni aux lamentations. Il s’agit de cogiter sur la stratégie à adopter au second tour face au Rassemblement national (RN). L’extrême droite, qui a triomphé lors des élections européennes, n’a jamais semblé aussi proche du pouvoir.

Emmanuel Macron s’est toujours vanté d’être le meilleur rempart contre le parti lepéniste, qu’il a battu deux fois lors des présidentielles de 2017 et 2022. Cette fois, le chef de l’Etat manque d’oxygène, pris en étau entre le Nouveau Front populaire (NFP), alliance de gauche réunissant le Parti socialiste (PS), les écologistes, les communistes et La France insoumise (LFI), d’un côté, et le RN, de l’autre. « Le macronisme, c’est terminé », a cinglé, le 22 juin, l’ex-président de la République François Hollande (NFP), depuis la Corrèze où il est en campagne. Un barrage républicain dressé le soir du premier tour peut-il encore empêcher le RN de rafler la majorité absolue ? Dans de nombreuses circonscriptions, les candidats Renaissance-MoDem-Horizons pourraient être en troisième position. Devraient-ils se désister face aux candidats NFP ou parfois face à des candidats Les Républicains, pour éviter la victoire de l’extrême droite ?

« Tentation périlleuse »

Au bout du fil, un consensus se dessine autour du « ni-ni » : ni RN ni LFI. Mais rien n’est définitivement arrêté, précise l’Elysée, qui informe la presse du contenu de la réunion tout en guettant les réactions. La ligne est cohérente avec le discours de campagne martelé depuis quinze jours par Gabriel Attal sur les dangers des « deux extrêmes ». Le premier ministre fait frémir les électeurs sur le programme du RN et celui du NFP, dominé selon lui par les idées de La France insoumise, et qui conduirait le pays à la banqueroute et au chaos. L’équivalence dessinée entre RN et LFI reflète le sentiment d’une partie de l’opinion publique, qui s’effraye du leader « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, autant que du chef de file de l’extrême droite, Jordan Bardella.

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