Emmanuel Macron décore Serge et Beate Klarsfeld à Berlin, deux « militants de la mémoire » de la Shoah

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Le président français, Emmanuel Macron, a décoré, lundi 27 mai à Berlin, Serge et Beate Klarsfeld, qui ont traqué sans relâche les nazis après la guerre. Il a salué leur « combat contre l’oubli », mais concédé que le « travail » contre l’antisémitisme « n’[était] pas fini ».

Lire aussi le portrait : Article réservé à nos abonnés Serge Klarsfeld, le chasseur de nazis qui n’a plus peur du RN

« Votre couple cristallise ces décennies de chemins parcourus ensemble » entre la France et l’Allemagne, a lancé M. Macron en leur décernant les insignes de grand-croix et grand officier de la Légion d’honneur lors d’une visite d’Etat en Allemagne. Il a rappelé la rencontre improbable entre l’étudiant juif français, dont le père fut assassiné à Auschwitz, et la jeune fille au pair allemande, en 1960, à Paris.

Tous deux, « militants de la mémoire et de la justice », entament un combat au long cours pour démasquer les nazis passés sous le radar après la seconde guerre mondiale et œuvrer à la reconnaissance de la Shoah, a rappelé le chef de l’Etat. Ils contribuent à l’arrestation du chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, caché en Bolivie, qui sera extradé puis condamné à la perpétuité en France en 1987. Ils font aussi condamner par contumace le criminel de guerre nazi Alois Brunner, réfugié jusqu’à la fin de sa vie en Syrie. Beate Klarsfeld reste également célèbre pour avoir giflé le chancelier allemand Kurt Georg Kiesinger en novembre 1968 à Berlin et dénoncé son passé nazi.

Prises de position en faveur du RN

« Vous [avez] livré bataille contre l’impunité et l’oubli », celui des victimes de la Shoah dont « vous ressuscitez le souvenir, les visages », a également rappelé Emmanuel Macron. En France, Serge Klarsfeld publia en 1978 Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, rédigé à partir de la liste des 76 000 déportés.

« Vous avez permis à notre Europe de regarder son histoire en face (…), de réfuter toutes les falsifications de l’histoire française », a lancé Emmanuel Macron. « La bonne mémoire, [c’est] celle qui permet aussi de se tenir vigilant face à l’antisémitisme, au négationnisme, à la xénophobie », a-t-il averti. « Le travail n’est pas fini, je le sais. »

Emmanuel Macron n’a pas fait allusion aux prises de position récentes et controversées du couple en faveur du parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen. Tous deux estiment que le parti a rompu avec l’antisémitisme de son prédécesseur, le Front national de Jean-Marie Le Pen, et est « entré dans le cercle des partis républicains ».

Le Monde avec AFP

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