En remportant Rognac, le RN prend date pour les municipales de 2026 dans les Bouches-du-Rhône

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A l’approche des prochaines élections municipales, prévues en mars 2026, le Rassemblement national (RN) a frappé un grand coup dans les Bouches-du-Rhône en remportant, dimanche 24 novembre, la municipale partielle de Rognac, une discrète commune de 12 500 habitants sur les bords de l’étang de Berre. La victoire dans cette ville qui, en 2020, avait élu triomphalement Stéphane Le Rudulier (Les Républicains, LR), devenu sénateur quelques mois plus tard, était prévisible, au vu des derniers résultats électoraux.

Elle n’en reste pas moins historique pour l’ex-Front national, car elle constitue son premier succès municipal dans le département depuis les emblématiques conquêtes de Marignane et de Vitrolles, respectivement en 1995 et en 1997 – si l’on veut bien mettre à part la prise de la mairie du 7e secteur de Marseille en 2014 par Stéphane Ravier, parti du RN en 2022, qui ne concernait, elle, qu’une partie de la commune phocéenne.

A Rognac, le Rassemblement national a bénéficié de circonstances très favorables : une majorité sortante en lambeaux, une maire UDI, Sylvie Miceli-Houdais, plombée par les affaires, un second tour sous forme de quadrangulaire… Mais son succès, au premier comme au second tour, est aussi celui d’une stratégie d’implantation au long cours, orchestrée par le député et responsable départemental du RN Franck Allisio.

« Construire des majorités avec cinquante nuances de bleu »

Dimanche soir, l’élu, qui vient d’être mis en cause par le site Marsactu pour avoir omis de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique les emplois de deux de ses attachés parlementaires au sein du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce qu’il dément, ne cachait pas sa satisfaction à l’annonce des résultats.

C’est lui qui a personnellement choisi le futur maire, Christophe Gonzalez, 53 ans, enfant de la ville et récent adhérent au RN. Lui qui a piloté la campagne sur le terrain, par l’intermédiaire de l’un de ses attachés parlementaires, Bryan Vincent. Et encore lui qui, en rachetant la marque et le logo de l’ex-parti chiraquien Rassemblement pour la République, en juin 2023, a ouvert la possibilité pour la liste de Christophe Gonzalez de se présenter sous la double étiquette RN-RPR. Une appellation hybride d’« union des droites » imaginée avec le maire de Marignane, Eric Le Disses (divers droite), toujours vice-président du conseil départemental, présent lui aussi dimanche soir pour fêter la victoire du candidat RN. « Les électeurs n’ont plus honte de dire qu’ils votent Rassemblement national, mais chez les maires la parole n’est pas encore aussi libre, même s’ils partagent nos idées. Maintenant, ils vont peut-être comprendre qu’en s’alliant à nous ils ont la possibilité de se maintenir ou de gagner », explique l’élu marignanais.

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