enquête sur les activités parallèles des eurodéputés

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Il est l’un des plus fervents lobbyistes pro-chasse d’Italie et il ne s’en cache pas. Sur sa déclaration d’intérêts privés, ses mandats (non rémunérés) de président et de membre d’associations de défense des chasseurs de Vénitie apparaissent noir sur blanc.

Sergio Berlato, député européen de Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, a pourtant été nommé sans difficulté corapporteur du règlement de l’Union européenne (UE) sur « l’importation, l’exportation et le transit des armes à feu ». Ce texte de loi intéresse particulièrement le monde de la chasse, puisqu’il vise à simplifier la circulation des armes destinées à sa pratique. Sergio Berlato a également été choisi par son groupe parlementaire (Identité et démocratie) pour suivre la négociation de la stratégie européenne en faveur de la biodiversité. L’occasion de déposer des amendements qui appellent à « reconnaître le rôle des chasseurs » dans la protection de la nature. Interrogé sur cette situation, l’élu n’a pas donné suite à nos sollicitations.

L’eurodéputé italien est loin d’être un cas isolé. Au total, 452 des 705 parlementaires européens sortants ont déclaré exercer une activité (rémunérée ou non) en plus de leur mandat électif ou détenir une participation financière dans le capital d’une société, selon l’enquête du Monde conduite en collaboration avec cinq médias européens et l’ONG Aria.

Certains cumuls d’activités sont classiques pour des élus : autres mandats électoraux, responsabilités dans des partis politiques, écriture de livres, etc. Mais ces cas sont marginaux, la grande majorité de ceux qui sont concernés déclarant des liens avec des entités privées, davantage susceptibles d’interférer avec leur indépendance. « Il y en a qui posent vraiment problème », commente Raphaël Kergueno, de Transparency International, qui a publié, le 6 mai, un rapport sur les revenus annexes des eurodéputés. Notamment les missions pour « des entreprises qui sont aussi sur le registre de transparence du lobbying à Bruxelles ».

L’ensemble des pays européens concernés

Par exemple, l’eurodéputé (Renew Europe) Guy Verhofstadt déclare des revenus mensuels de 5 000 euros pour siéger au « conseil consultatif » du fonds d’investissement vert Planet First Partners, dont la rentabilité peut être directement affectée par les réglementations européennes sur la finance verte. Un de ses porte-parole a pourtant assuré récemment à Euronews que cela « ne contredit en rien les points de vue et le comportement de Guy en matière d’environnement et de durabilité, bien au contraire ».

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