Eric Piolle, maire de Grenoble, fait l’objet d’une enquête, soupçonné d’avoir fait reverser indûment 16 800 euros à son ex-première adjointe

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Une enquête a été ouverte mercredi 5 juin contre le maire écologiste de Grenoble à la suite d’un article du Canard Enchaîné qui l’accuse d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16 800 euros à son ancienne première adjointe, a signalé le parquet. L’enquête pour « concussion » – un délit passible de 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende – et « recel de ce délit » vise le maire Eric Piolle, son ancienne adjointe aujourd’hui députée La Fance insoumise (LFI) Elisa Martin, ainsi qu’un intermédiaire, a précisé le procureur Eric Vaillant. Sollicités par l’Agence France-Presse, ni la mairie de Grenoble ni Mme Martin n’ont réagi dans l’immédiat.

Le journal satirique, dans son édition de mercredi, affirme qu’un ancien collaborateur de M. Piolle a bénéficié d’une hausse de salaire de 600 euros en décembre 2016 mais s’est vu demander d’en rétrocéder 400 à Mme Martin pour l’aider à boucler ses fins de mois. Selon le journal, cette « combine » visait à compenser la fin de son mandat de conseillère régionale et la baisse d’un quart des indemnités des élus municipaux, en vertu des règles fixées par la municipalité. Au total, elle aurait ainsi perçu en liquide 16 800 euros non déclarés au fisc. Ces versements auraient pris fin lorsque Mme Martin a été élue députée au printemps 2022.

Messageries cryptées

Selon le Canard Enchaîné, les relevés bancaires de l’ancien collaborateur, qui a quitté la mairie à l’été 2022, montrent qu’il a « méthodiquement » prélevé 400 euros en liquide chaque mois. Il aurait en outre fait attester par un huissier de justice de conversations menées par messageries cryptées.

« Si les faits sont avérés, ils sont extrêmement graves », a réagi sur X l’opposante Emilie Chalas, qui a perdu son siège de députée face à Mme Martin et a été tête de liste de La République en Marche à l’élection municipale de 2020 à Grenoble. L’ancien maire Alain Carignon, lui-même condamné pour corruption, a également dénoncé des faits « d’une exceptionnelle gravité » qui, selon lui, « rompent définitivement la confiance des Grenoblois ».

Le Monde avec AFP

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