Fabien Roussel battu dès le premier tour des législatives 2024, un coup dur pour les communistes

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« Battu mais pas abattu » : Fabien Roussel a toujours le sens de la formule. Même pour annoncer sa défaite, dimanche 30 juin, en début de soirée. Lors des élections législatives, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) a été éliminé dès le premier tour par le candidat du Rassemblement national (RN), Guillaume Florquin. Ce dernier, protégé de Sébastien Chenu, l’a emporté, avec 50,3 % des voix, dans la 20e circonscription du Nord, tandis que M. Roussel n’a totalisé que 31,2 %.

Sur ces terres du Valenciennois, c’est un petit séisme politique, tant Saint-Amand-les-Eaux et ses environs symbolisaient ce qui restait des fiefs nordistes du PCF. C’est aussi un coup rude pour le patron d’un parti qui se bat pour sa survie.

Comme s’il l’avait senti, lors de cette campagne express de trois semaines, le député sortant communiste était apparu la mine fatiguée et soucieuse. Il savait le RN conquérant depuis plusieurs scrutins dans l’ancien bassin minier et les bourgs ruraux de la circonscription. La 20e du Nord est l’une de celles qui avaient connu les scores les plus forts de l’extrême droite lors des législatives de 2022, et le numéro un du PCF avait dû déjà batailler pour la garder. Les élections européennes, le 9 juin, ont confirmé la poussée lepéniste, avec une liste de Jordan Bardella à 37,3 % des voix à l’échelle du département.

« On s’est pris un tsunami »

Au siège du parti, place du Colonel-Fabien, on ne cachait pas une forte déception, dimanche, devant cette élimination brutale. « C’est un symbole qui fait mal, mais on savait que cela allait être très dur : toutes les circos voisines étaient déjà RN, et le résultat est dans la logique de la dynamique des européennes, reconnaît Ian Brossat, sénateur de Paris et proche du secrétaire national. On s’est pris un tsunami qui fait que dans le Nord, mis à part Lille, je ne sais pas combien de circonscriptions la gauche gardera. »

Fabien Roussel avait pourtant une implantation forte dans ce bastion communiste, qui avait vu les députés PCF se faire élire sans discontinuer depuis 1962. Ayant fait une partie de sa carrière dans les pas d’Alain Bocquet, maire de Saint-Amand-les-Eaux, qui lui avait laissé le siège au Palais-Bourbon en 2017, l’élu, également conseiller municipal, travaillait son implantation dans cette circonscription populaire. M. Roussel s’y faisait fort de représenter les salariés des petites villes paupérisées et rurales.

Ce positionnement l’avait notamment incité à soutenir le mouvement des « gilets jaunes » et lui avait inspiré ses tirades polémiques. Pour marquer sa différence, il avait lancé, lors de la campagne présidentielle de 2022 : « Je ne suis pas le représentant de la gauche caviar et quinoa, mais de la gauche populaire et label rouge. » Une manière de se démarquer de la stratégie de La France insoumise (LFI), ciblant les grandes villes et les banlieues populaires.

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