Face à la menace de l’extrême droite, l’engagement protéiforme des organisations de défense de l’environnement

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Appeler à faire barrage au Rassemblement national (RN), soutenir le Nouveau Front populaire (NFP), tenter d’infléchir les programmes des candidats sur le fond ou même commencer à structurer des réseaux de résistance… A dix jours du premier tour des élections législatives, où se profile une vague d’extrême droite sans précédent, la société civile et notamment les associations de protection de l’environnement cherchent la meilleure façon de s’impliquer. Avec la conscience de l’importance du moment. « L’extrême droite a toujours été et restera un danger pour le monde associatif et les politiques climatiques, résume Rémi Donaint, d’Alternatiba, un mouvement apparu dans les années 2010 qui avait beaucoup participé aux marches pour le climat en 2019. Voter est indispensable, car c’est un moyen d’action, un moyen sans doute très insuffisant, mais un moyen absolument nécessaire. »

Comme quasiment toutes les organisations environnementales, Alternatiba a signé un premier texte de la Ligue des droits de l’homme, publié mercredi 12 juin, qui appelle à la « mobilisation citoyenne » pour « battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste ». Cet appel à un barrage uni est un dénominateur commun de quasiment toutes les associations écologistes, effrayées par les reculs prévus par le RN. D’autres initiatives vont plus loin en mettant des propositions sur la table. Ainsi, la centaine de syndicats et d’associations (CFDT, Réseau Action Climat, Oxfam, etc.), qui avaient lancé le Pacte du pouvoir de vivre, en 2019, au moment de la crise des « gilets jaunes », se sont associés à l’Alliance écologique et sociale pour monter Coalition 2024.

Dans leur communiqué, publié mercredi 19 juin, ces organisations décrivent une extrême droite qui provoquerait « une accélération du changement climatique » et mettent en débat seize propositions. Parmi celles-ci, de nombreuses idées revendiquées par les protecteurs de l’environnement, comme la taxation « des superprofits et du patrimoine financier et immobilier des très riches pour financer la transition écologique » ou encore une politique de rénovation des bâtiments avec un reste à charge nul pour les foyers à « faibles ressources ».

Ligne rouge

« C’est important d’essayer d’avoir un débouché politique en faisant confiance à l’intelligence des citoyens », explique Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France et coreprésentante de cette alliance syndicale et sociale avec Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. « Notre rôle n’est pas d’appeler à voter pour tel ou tel parti, mais de dire clairement ce qui nous semble nécessaire pour la société et la planète tout en rappelant que les idées d’extrême droite au pouvoir ne seraient pas une solution », ajoute ce dernier. Pour continuer à tenter d’alimenter la campagne sur le fond, le Réseau Action Climat devrait publier, avant le premier tour, une expertise des différents programmes des trois blocs, comme il l’avait fait pour les élections européennes. Signataire de Coalition 2024 et d’autres textes, France Nature Environnement (FNE) va également mettre des propositions sur la table.

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