face à « l’urgence » de la percée du RN, une nouvelle génération fait ses premiers porte-à-porte et sessions de tractages

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Un paquet de tracts coincé sous le bras, Laure Devouassoud, 24 ans, s’approche de la sonnette d’un appartement. Au jeune homme qui, dans l’entrebâillement de la porte, concède, penaud, avoir « oublié » de voter dimanche 30 juin au premier tour des élections législatives, elle dit, la voix encore hésitante : « Vous n’avez pas besoin de carte d’électeur pour vous y rendre dimanche prochain [7 juillet] : juste votre carte d’identité, votre permis de conduire ou votre carte vitale. » L’exercice n’a, pour elle, rien d’une habitude : d’une sensibilité marquée à gauche, mais ne s’étant jamais engagée pour un parti politique, la jeune femme effectue là son premier porte-à-porte militant, à l’approche du second tour des législatives.

Pressée par « l’urgence de la menace » de l’extrême droite aux portes du pouvoir, celle qui vit aux Lilas (Seine-Saint-Denis) s’est décidée à prendre un RER et un bus sur sa fin d’après-midi, direction Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), afin d’aller prêter main-forte au candidat Nouveau Front populaire (NFP) : Louis Boyard, jeune figure de La France insoumise (LFI), arrivé en première position dans sa circonscription, et en situation de triangulaire face au candidat du Rassemblement national (RN), Arnaud Barbotin, et à celui de Renaissance, Loïc Signor, qui ne s’est pas désisté.

« Etre dans l’action me permet de ne pas rester chez moi à me morfondre : c’était devenu vital », raconte cette diplômée d’une école de commerce parisienne, originaire de Chelles (Seine-et-Marne) et désormais alternante dans une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS). Un secteur où elle a pu constater toute « l’importance, pour notre société, du tissu associatif », dont elle craint qu’il ne soit mis à mal par un gouvernement du RN.

Jusque-là, elle se rendait seulement en manifestation – elle a commencé au moment de la réforme des retraites, en 2023. Mais depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, l’électrice de gauche dort mal et est très anxieuse. « Je me suis dit qu’il fallait être là où je pourrais être utile : je m’en serais trop voulu de n’avoir rien fait », dit-elle. En binôme avec une autre bénévole, plus aguerrie, Laure Devouassoud observe et apprend sur le tas, comme des centaines de citoyens de gauche, dont de nombreux jeunes de moins de 30 ans, qui, non encartés, sautent le pas depuis trois semaines et se mettent à tracter sur le terrain.

« Il y a encore des abstentionnistes à aller chercher »

Avec elle, ils étaient une vingtaine, mardi 2 juillet, à partir de gare de Lyon pour cette opération, la moitié tout à fait novice. A l’organisation du déplacement : « Les convois de la victoire », un collectif bénévole, qui s’est monté dans l’urgence de la campagne, à l’initiative d’une bande d’amis de 28 à 35 ans, militants pour certains encartés (à LFI), pour d’autres issus des mouvements en faveur du climat ou anciens syndicalistes étudiants.

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