Gabriel Attal, premier ministre porté disparu à la veille de la campagne des législatives

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Un premier ministre aux abonnés absents. Gabriel Attal n’est plus réapparu en public depuis le 9 juin. Aperçu pour la dernière fois dans son bureau de vote d’une école de Vanves, dans les Hauts-de-Seine, dimanche en fin de matinée, le chef du gouvernement, jusqu’ici omniprésent sur la scène politique et dans les médias, n’a plus fait parler de lui depuis.

Les micros installés dans la cour de l’hôtel de Matignon en vue d’une déclaration dimanche soir ont été remisés sans avoir servi. Le cabinet du premier ministre n’a diffusé aucun détail sur son agenda de la semaine. La boucle WhatsApp informant les journalistes des activités du locataire de Matignon est désormais muette. Comme si toute vie s’était arrêtée rue de Varenne depuis l’annonce de la dissolution.

Le chef de la majorité a quelques raisons de se mettre en retrait. Tenu à l’écart des discussions qui ont conduit le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale le soir de la défaite aux élections européennes, il n’a été prévenu qu’à la dernière minute de cette décision. Contrairement au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui était, lui, dans la confidence. « La dissolution, le président de la République n’en parle pas », se rassurait Gabriel Attal fin mai, lorsqu’il tentait d’imaginer le lendemain des élections européennes.

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Aussi le premier ministre est-il tombé des nues en apprenant le projet d’Emmanuel Macron. « Cela a été un choc pour tout le monde, y compris pour lui », convient un proche du chef de l’Etat. Redoutant une victoire du Rassemblement national (RN), Gabriel Attal propose à Emmanuel Macron d’endosser la responsabilité de la défaite et de remettre sa démission, comme le révélait lundi BFM-TV. « Je suis le fusible, je veux bien sauter ce soir », fait-il valoir. « Tu ne démissionnes pas, j’ai besoin de toi pour conduire la bataille des législatives », le retient Emmanuel Macron.

Il trouve l’exercice « périlleux »

Avant 20 heures, Emmanuel Macron réunit les ténors de son camp (Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Stéphane Séjourné, Richard Ferrand ou le président des centristes de l’UDI, Hervé Marseille) et met son idée sur la table. Le premier ministre, « pas très allant » selon un participant, se borne à confirmer qu’il conduira la campagne, en tant que chef de la majorité. Même s’il trouve l’exercice « périlleux », confie-t-il à un participant, en marge de la réunion.

Dimanche soir à 22 heures, après la brève allocution télévisée du chef de l’Etat, celui-ci réunit ses ministres à l’Elysée. Cette fois, le chef du gouvernement ne desserre pas les dents. Il n’est pas le seul, dans le camp présidentiel, à avoir des doutes sur la stratégie présidentielle. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, se dit convaincue « qu’il y avait un autre chemin qui était le chemin d’une coalition, d’un pacte de gouvernement ».

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