Gérald Darmanin a annoncé mercredi son intention de « proposer au président de la République » la dissolution du Groupe union défense (GUD), une organisation étudiante d’extrême droite connue pour son radicalisme.
« C’est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national (…). Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves », a ajouté le ministre de l’intérieur sur BFM-TV, précisant qu’il travaillait sur ce dossier depuis « neuf mois ».
Avec ses drapeaux noirs marqués de la croix celtique, le syndicat étudiant, « marque » historique de l’extrême droite française, née en 1968 à l’université parisienne d’Assas, reste actif. Jamais dissous mais en sommeil depuis 2017, le GUD avait annoncé son retour à la fin de 2022. Des groupuscules – dissous depuis – tels le Bastion social (2017-2019) ou les Zouaves Paris (2018-2022) ont été créés par des militants du GUD.
Connu pour ses actions violentes, le syndicat étudiant revient régulièrement sous les feux de l’actualité. Loïk Le Priol, ancien « gudard », est le principal suspect du meurtre en mars 2021 de l’ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.
Agression homophobe
Le 12 juin 2024, quatre militants d’ultradroite ont été condamnés pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu’ils « fêtaient » la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes. Parmi eux figure Gabriel Loustau, 23 ans, membre du GUD et fils d’Axel Loustau, ancien militant de cette organisation étudiante, ex-élu du RN et autrefois proche de Marine Le Pen.
En 2023, cette dernière avait annoncé avoir pris ses distances vis-à-vis d’Axel Lousteau et de Frédéric Chatillon, lui aussi ancien « gudard ». Acteurs essentiels de la campagne présidentielle en 2017 – avant l’émergence de Jordan Bardella –, Axel Loustau et Frédéric Chatillon ont disparu officiellement des radars du RN. Et ce, notamment, en raison des accusations d’escroquerie et d’abus de biens sociaux dont ils ont eu à répondre en 2019, pour un montage financier complexe impliquant le microparti de Marine Le Pen, Jeanne, et l’entreprise de Frédéric Chatillon. Dans cette affaire, la cour d’appel de Paris a confirmé, en mars 2023, la condamnation de M. Chatillon et a relaxé M. Loustau.
En janvier 2024, Jordan Bardella avait dû s’expliquer à propos du maintien de relations d’affaires avec Frédéric Chatillon, ancien patron de l’organisation. M. Bardella avait alors démenti toute implication de Frédéric Chatillon dans les campagnes présidentielle et législatives de 2022. Il a cependant confirmé une information de Libération quant à la participation de celui-ci à la campagne des régionales de 2021, précisant que M. Chatillon était rémunéré par l’imprimeur du RN, la société Imprimatur, et non par le parti.