« Il est temps que l’on reconnaisse aux “peuples ultramarins” leurs droits fondamentaux »

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Nous, actrices et acteurs de la société civile des territoires dits « d’outre-mer » et de l’Hexagone, organisations de solidarité entre les peuples et autres, exprimons notre soutien aux habitantes et habitants de Mayotte. Aux décideurs publics, nous voulons dire notre indignation.

Depuis plusieurs décennies, Mayotte subit les ravages de votre inaction, exacerbés par cette catastrophe aux conséquences dévastatrices : des pertes humaines importantes, des milliers de familles sans abri, et une population qui lutte pour accéder à des ressources de base, comme l’eau potable, la nourriture et les soins de santé.

Dans ce contexte, il est essentiel d’adopter une approche humanitaire, solidaire et coordonnée pour répondre aux besoins urgents de la population. La priorité est la recherche active des survivants et le secours des plus vulnérables. Chaque minute compte. Les efforts des autorités locales, nationales et internationales doivent être alignés selon les standards humanitaires pour maximiser leur impact et éviter des défaillances pouvant aggraver la situation.

Rappelons que Mayotte est le territoire français le plus pauvre, le plus inégalitaire et le plus touché par le chômage. Nous le savons, cette île, par sa localisation géographique entre Afrique, Asie et Moyen-Orient, n’est qu’un territoire stratégique pour la France, un passage essentiel au commerce international. Une position-clé qui, visiblement, vaut bien quelques milliers de vies humaines.

Votre haine de l’autre

Les politiques menées depuis la départementalisation ne sont pas à la hauteur. Alors que des milliers de jeunes sont déscolarisés, vous appelez à la suppression du droit du sol. Alors que 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, vous menez des opérations punitives décimant des habitations déjà frappées d’indignité.

Aveuglé par votre haine de l’autre et niant vos obligations de garant des droits humains, vous persistez à lier insécurité et immigration, à contresens des travaux de chercheurs démontrant l’absence d’un tel lien : ils n’observent aucune surreprésentation de nouveaux arrivants (« migrants ») dans les groupes de jeunes en situation de délinquance. En 2022, 73 % des Mahorais ne disposaient pas de diplôme qualifiant, contre 28 % de la population dans l’Hexagone. La jeunesse, vous l’avez tout bonnement abandonnée, la privant d’un avenir professionnel, d’un avenir tout court. Vous êtes coupables.

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