« Il faudra supprimer un échelon territorial », estime Emmanuel Macron

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Le président de la République a de la suite dans les idées. « Il faudra supprimer un échelon territorial pour ramener plus de simplicité et de liberté sur les territoires », a déclaré Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, mercredi 12 juin. Cela faisait déjà partie de la lettre de mission adressée par le chef de l’Etat, fin 2023, au député Renaissance de l’Oise Eric Woerth, chargé d’une mission sur la décentralisation. Mais l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy avait refusé de s’engager sur ce terrain. M. Woerth considère que c’est « un combat perdu d’avance », car il se noierait inévitablement dans des discussions stériles.

Ce que le député propose dans son rapport, c’est de faire renaître le conseiller territorial, créé par Nicolas Sarkozy, supprimé par son successeur François Hollande avant même d’être entré en vigueur : un seul élu pour deux collectivités, la région et le département. L’objectif est notamment de « mieux articuler » les deux échelons territoriaux. M. Woerth propose de conserver le vote par canton, qui permet d’élire les conseillers départementaux. Comme aujourd’hui, un homme et une femme seraient choisis simultanément dans chaque canton. Mais l’un d’eux siégerait seulement au conseil départemental, quand le second serait aussi membre du conseil régional.

« Sentiment de dépossession »

Mercredi, le président de la République a endossé l’idée, considérant qu’il ne peut y avoir qu’« un seul élu entre le bloc communal et le niveau national ». C’est la vieille idée des trois blocs : celui de la proximité (les communes et leurs regroupements, qui partagent déjà les mêmes élus) ; le développement territorial et la solidarité pour le duo département-région ; et le bloc régalien (Etat et Union européenne).

Mais Emmanuel Macron veut-il aller plus loin, en fusionnant purement et simplement les départements et les régions ? Car il a bien précisé, mercredi, qu’il faudrait « supprimer un échelon ». Il n’a cependant précisé ni lequel ni comment. Mais il a considéré qu’il fallait « rouvrir la question de ces grandes régions ». Dans « beaucoup » d’entre elles, a-t-il justifié, « on a des compatriotes qui disent “la région est trop grande”. Ils ont un sentiment de dépossession parce que les centres de décisions régionaux se sont éloignés. »

Mais ce sera aux citoyens de trancher, sur le terrain, la question de la taille des régions, pas à Paris de « les découper de manière arbitraire », a-t-il ajouté, rappelant que c’est ainsi qu’avait procédé son prédécesseur, François Hollande. Or, un exemple existe déjà. Les Alsaciens demandent avec insistance à pouvoir sortir de la région Grand Est et retrouver l’autonomie perdue en 2016, lors de la création d’une nouvelle région avec la Lorraine et Champagne-Ardenne. Emmanuel Macron leur a cependant, à deux reprises, opposé une fin de non-recevoir.

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