la Fédération protestante de France appelle l’Etat « à renouer avec un esprit d’écoute »

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La Fédération protestante de France (FPF), qui avait participé à la déterminante mission de dialogue en Nouvelle-Calédonie de 1988, a appelé, mercredi 22 mai, l’Etat français « à renouer avec un esprit d’écoute et un positionnement plus neutre » dans la crise calédonienne.

Cela permettrait de « favoriser la reprise d’un dialogue respectueux et le dépassement des blessures des uns et des autres », ajoute la FPF dans un communiqué diffusé alors que le président de la République, Emmanuel Macron, est en route pour la Nouvelle-Calédonie.

La FPF rappelle le « rôle déterminant des Eglises, et notamment de la Fédération protestante de France », dans la mission de dialogue lancée en 1988 par le premier ministre Michel Rocard pour trouver une solution aux violences qui avaient culminé lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, en mai 1988.

Cette mission comptait parmi ses membres le président de la FPF d’alors, Jacques Stewart. Elle avait débouché deux mois plus tard sur les accords de Matignon, scellant une réconciliation, au travers d’un rééquilibrage économique et d’un partage du pouvoir politique.

Cette fois encore, le président de la FPF, Christian Krieger, qui s’est rendu en Nouvelle-Calédonie en novembre, « a proposé aux autorités françaises les services » de sa fédération pour participer « à toute opération visant à apaiser les tensions, à renouer le dialogue entre indépendantistes et loyalistes, et œuvrer de concert avec les Eglises locales à la guérison des mémoires blessées », ajoute le communiqué.

La FPF estime que la Nouvelle-Calédonie compte 98 % de chrétiens, dont un tiers de protestants. L’Eglise protestante sur place s’était, dès 1979, prononcée en faveur de l’indépendance.

« La jeunesse kanak n’a pas trouvé la promesse sociale de la République »

Soulignant que le processus des accords de Matignon et de Nouméa (en 1998) « est aujourd’hui en panne », la FPF déplore « les dévastatrices émeutes » en Nouvelle-Calédonie qui, selon elle, « attestent que la jeunesse kanak n’a pas trouvé la promesse sociale de la République, ni celles des autorités locales ».

Sur place, les Eglises historiques catholique et protestante de Nouvelle-Calédonie ont adressé « un message commun à tous les chrétiens du Caillou, les appelant à mettre un terme à la violence » à l’occasion de la fête de Pentecôte lundi, précise le communiqué. Le message exhortait aussi les élus « à mobiliser tous les moyens à leur disposition pour renouer avec le dialogue et œuvrer à une solution politique en vue d’un avenir partagé de paix et de concorde ».

Le Monde avec AFP

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