La France insoumise écarte les investitures de Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet

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Après quelques heures d’existence, l’union de la gauche, baptisée Nouveau Front populaire, doit déjà faire face à sa première crise. A la suite de la conclusion d’un accord qui offrait une image d’unité à gauche, notamment avec le Parti socialiste, les Ecologistes ou le Parti communiste en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, La France insoumise (LFI) a décidé de ne pas investir plusieurs figures historiques du mouvement dont Raquel Garrido, Alexis Corbière ou Danielle Simonnet.

« Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m’investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte », a écrit, sur le réseau X, M. Corbière, dans un message posté dans la nuit de vendredi 14 à samedi 15 juin, quelques instants après la publication par LFI de la liste officielle des 230 candidats investis. Dénonçant des « décisions irresponsables », le député de Seine-Saint-Denis, réélu dès le premier tour en 2022, s’est dit « évidemment toujours candidat ».

Raquel Garrido, députée dans le même département, a déploré, également sur X, qu’on lui fasse « payer le crime de lèse-Mélenchon ». « Honte sur toi Jean-Luc Mélenchon. C’est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux », a-t-elle encore écrit à l’adresse du fondateur de LFI, dénonçant des « méthodes qui dégoûtent ». A l’automne 2023, Mme Garrido avait été sanctionnée quatre mois par le parti pour avoir ouvertement critiqué plusieurs membres du mouvement et Jean-Luc Mélenchon, autour de la gouvernance ou la stratégie du parti.

« Une purge »

Quant à Mme Simonnet, élue à Paris, elle a vivement regretté « une purge des députés engagés pour l’unité ». « Alors que j’ai de nouveau réuni des centaines de citoyens sur ma circonscription ce soir, par mail, comme quatre autres camarades et sans même un coup de fil, j’apprends que je ne suis pas investie », s’est-elle indignée sur le réseau social.

Les députés LFI sortants Hendrik Davi (Bouches-du-Rhône) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine) n’ont pas non plus été investis dans cette liste, qui comprend notamment l’ancien candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à l’élection présidentielle Philippe Poutou, la syndicaliste CGT Céline Verzeletti ou encore Lyes Louffok, militant de la défense des droits de l’enfant et essayiste.

M. Mathieu a dénoncé le fait que le parti « choisisse la division », alors que M. Davi a évoqué un manque de « décence » dans ces décisions, qui ont soulevé une vague d’indignation en interne.

« J’espère pouvoir regagner votre confiance »

Car à ces évictions controversées se superpose l’investiture du député sortant du Nord Adrien Quatennens − fidèle de Jean-Luc Mélenchon −, condamné en décembre 2022 à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales.

« Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous », a ainsi écrit le député LFI François Ruffin, qui figure sur la liste des candidats investis.

« A toutes celles et ceux qui s’opposeraient ou douteraient de la pertinence de ma candidature, sachez que je vous comprends. J’espère pouvoir, humblement, et par mes actions, regagner votre confiance », a réagi M. Quatennens par communiqué.

La députée Clémentine Autain a livré, de son côté, une charge virulente contre La France insoumise, où « il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre [2023] et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes ».

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« Purger les gens qui ne sont pas des lignards mais garder Quatennens, ça dit beaucoup de vos méthodes et de votre rapport 1) au féminisme, 2) aux désaccords », a abondé l’écologiste Marie-Charlotte Garin, non investie dans une circonscription de Lyon. La polémique au sein de LFI, et plus largement de l’union de la gauche, ne fait que commencer.

Le Monde avec AFP

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