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la gauche en force dans les métropoles, en difficulté dans les bourgs

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Sur le papier, la gauche a progressé. Qualifiée pour le second tour des élections législatives dans 414 circonscriptions, contre 386 en 2022, elle engrange 8,9 millions de voix, contre 5,8 millions il y a deux ans. Derrière ce progrès de façade, deux dynamiques sont à l’œuvre : dans les métropoles, des centres-villes jusqu’aux banlieues, la gauche se renforce. Dans les bourgs et les campagnes, elle subit en revanche la déferlante d’un vote Rassemblement national (RN) qui n’est pas loin de tout emporter sur son passage.

Lundi 1er juillet, l’arrivée à l’Assemblée nationale d’une quinzaine de députés La France insoumise (LFI) élus dès le premier tour se lisait de deux façons. Les uns se félicitent de ces victoires, avec des scores parfois plébiscitaires en Ile-de-France. Les autres les regardent avec amertume : depuis des années, la gauche voyait dans l’abstention son principal ennemi et imaginait qu’un regain de participation la porterait mécaniquement vers la victoire.

La journée de dimanche a montré que quand les abstentionnistes sortent de chez eux, c’est d’abord pour voter pour l’extrême droite. Sauf dans les villes où ce regain de mobilisation a fait élire des candidats du Nouveau Front populaire (NFP) dès le premier tour. Mais, soulignent les esprits chagrins, cet apport de voix est allé à des endroits où les gauches, déjà loin devant, n’en avaient pas vraiment besoin…

Ce phénomène menacerait presque d’effacer le Parti communiste français (PCF), un temps symbole de ce communisme municipal enraciné dans les cités industrieuses comme dans les ruralités. Les sortants de l’ancienne « ceinture rouge » parisienne du PCF ont fait, dimanche, de très bons scores, mais, dans le Nord, les piliers du mouvement, dont le secrétaire national, Fabien Roussel, ont été balayés, tandis que l’espoir perdure dans les anciens bastions du Massif central, notamment pour André Chassaigne, dans le Puy-de-Dôme.

« Le PCF va sortir très affaibli de la séquence, on nous promet souvent la mort à tort, mais, là… », redoute le sénateur (PCF) des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias, pour qui « dans les campagnes, en pourcentage, la gauche est complètement submergée par la marée brune, même si elle progresse en nombre de voix ».

Le risque de l’« archipélisation »

Pour l’historien du PCF, Roger Martelli, en se repliant sur des bastions urbains, le NFP – et LFI en particulier –, risque l’« archipélisation » : un phénomène qui a un inconvénient, « ça peut déboucher sur la culture de l’îlot qui isole dans une zone de confort où l’on est bien chez soi ».

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