« On s’est trompé en [rendant] incompatibles les responsabilités locales et nationales, c’est une erreur. » Par ces mots, prononcés lundi 16 décembre depuis son siège d’édile au conseil municipal de Pau, François Bayrou s’est attiré un vent de critiques venu des oppositions, mais aussi de son propre camp, à peine quelques jours après sa nomination à Matignon. Bien décidé à continuer d’exercer ses fonctions de maire – ce que la loi n’interdit pas –, le nouveau premier ministre en a profité pour rouvrir le débat sur le non-cumul des mandats parlementaires avec des fonctions exécutives locales, adopté en 2014.
Luc Rouban, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po, dont les travaux portent sur la sociologie des élites, l’évolution de la démocratie représentative et de la vie politique, revient pour Le Monde sur les raisons qui ont pu pousser le premier ministre à défendre cette position, alors que la défiance envers les élus est à un niveau inédit depuis 2017. Mais aussi sur les risques d’une telle déclaration, à un moment politique aussi critique.
Il vous reste 84.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.