Laurent Berger, l’espoir envolé d’une partie de la gauche

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Depuis maintenant deux semaines, son téléphone sonne presque en permanence. Messagerie saturée, SMS en pagaille. Laurent Berger est un homme sollicité. Poussé, de tous les côtés, à se positionner. Incité à revêtir les habits de l’homme providentiel face au chaos qui pointe. Pour l’ancien secrétaire général de la CFDT, les choses se sont emballées dès le dimanche 9 juin, au soir des élections européennes. A peine Emmanuel Macron a-t-il prononcé le mot « dissolution » que les coups de fil pleuvent de manière ininterrompue. Un an après son départ de la centrale cédétiste, voilà l’ancien syndicaliste perçu par certains comme la personne idoine pour incarner la social-démocratie et faire barrage au Rassemblement national (RN), désormais aux portes du pouvoir. Comme le recours à gauche capable de faire bifurquer l’histoire du bon côté.

La situation prend encore une autre tournure lorsque, lundi 10 juin, Raphaël Glucksmann, qui vient de finir troisième du scrutin européen avec sa liste Parti socialiste-Place publique, cite son nom pour s’installer à Matignon en cas de victoire de la gauche aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet. « Je pense qu’il y a une figure de la société civile qui est capable d’apaiser, qui est l’antithèse du président actuel, qui ne jouera pas avec les institutions, qui réconciliera les Français, qui portera un projet de justice sociale et d’écologie, lance-t-il sur France 2. Oui, je pense à Laurent Berger. »

Depuis, l’ancien syndicaliste s’était muré dans le silence. La plupart de ses proches également. « La question ne se pose pas », affirme-t-il, lundi 24 juin au Monde, assurant que « le nom de la personnalité qui ira à Matignon est le cadet de [s]es soucis, aujourd’hui ». Une façon de fermer la porte sans vraiment jeter la clé non plus.

Laurent Berger avait été clair lors de son départ de la CFDT, en juin 2023 : « Non, je ne serai pas candidat en 2027. » Après le mouvement social historique contre la réforme des retraites en 2023, ils étaient déjà nombreux à voir en lui un potentiel sauveur de la gauche. Mais en septembre 2023, plutôt qu’en politique, c’est au Crédit mutuel qu’il s’engage, pour piloter un think tank spécialisé dans la transition écologique.

Homme de consensus

« Il y a trois raisons pour lesquelles Laurent Berger a dit qu’il ne voulait pas s’engager en 2027, décrypte un de ses proches. D’une, il n’y pense pas tous les matins en se rasant, condition assez indispensable à cette ambition. Ensuite, il ne croit pas en l’homme providentiel. Et enfin, il ne veut pas nuire à son ancienne organisation. »

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