le camp Macron accuse Mélenchon d’« alimenter » l’antisémitisme

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« Mélenchon en prison !  », scande la foule réunie sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris. Mercredi 19 juin en fin d’après-midi, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées pour condamner l’antisémitisme, à la suite de la mise en examen, la veille, de trois adolescents âgés de 12 à 13 ans, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte des chefs « de viol aggravé, agression sexuelle aggravée, tentative d’extorsion, atteinte à l’intimité de la vie privée, menace de mort, violences et injures, ces deux dernières infractions étant aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion ». Ils sont soupçonnés d’avoir agressé une jeune fille de 12 ans de confession juive, le 15 juin, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

En moins de quelques minutes, la manifestation a viré à l’expression de haine contre le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, et ses alliés du Nouveau Front populaire (NFP). Sur la petite estrade montée au milieu de la place, des figures de la majorité sortante ont pris la parole pour effectuer un lien entre le fait divers – l’enquête est toujours en cours – et le bloc des gauches, à moins de deux semaines du premier tour des élections législatives du 30 juin et 7 juillet.

« Après les mots incendiaires, il y a des incendies ! », a tonné le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, entouré des députés Renaissance de Paris, Sylvain Maillard, Astrid Panosyan, Benjamin Haddad, Clément Beaune et David Amiel, tous candidats aux législatives. Avant de cibler M. Mélenchon : « Chacun doit se souvenir des mots qui ont été prononcés il y a peu de temps : Yaël Braun-Pivet, dont on dit qu’elle est allée “camper en Israël”, ou le fameux “résiduel”, quand c’est une explosion d’actes antisémites en France. » « Vos propos récurrents alimentent la haine qui mène au pire », a encore lancé le ministre de la justice au fondateur de LFI, sur X.

« Un contexte inflammable »

Références à des propos de M. Mélenchon, sur son blog, le 2 juin, lorsqu’il a estimé que « l’antisémitisme reste résiduel en France ». Et à ceux, en date du 22 octobre, lorsqu’il avait dénoncé le déplacement de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, en Israël. Elle « campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre » à Gaza, avait-il écrit, suscitant à chaque fois des réactions indignées.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté

« Il faut être sans complaisance avec ceux qui ont de la complaisance, et il y en a eu beaucoup trop ces derniers temps ! », condamne à son tour l’ancien ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer. « Dans quelques semaines, nous devrons défendre la République et nous refuserons que des partis jusque-là républicains se soient alliés avec ceux qui ont engendré cette haine », déclare le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), Samuel Lejoyeux. Comprendre : le Parti socialiste, les Ecologistes et les communistes ont eu tort de nouer un accord avec LFI pour les législatives. Pendant ce temps, le public hurle « les gauchos dehors », « Hollande, ordure » ou encore « la gauche complice ».

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