Christian Tein, chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), collectif pro-indépendantiste mobilisé contre le projet de dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, a été notifié par un juge des libertés et de la détention de Nouméa, samedi 22 juin, de son placement à venir en détention provisoire. Cette incarcération s’effectuera dans une maison d’arrêt de l’Hexagone, à Mulhouse, selon son avocat à l’Agence France-Presse (AFP).
Mercredi, onze personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête visant « les commanditaires présumés des exactions commises (…) à compter du 12 mai 2024 » dans l’archipel, avait dit M. Dupas. L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Ces onze personnes ont été auditionnées par les deux juges d’instruction en charge de l’enquête, samedi, avant d’être auditionnées par un juge des libertés et de la détention.
Créée en novembre 2023 avec l’objectif spécifique d’organiser la protestation contre le projet de dégel du corps électoral pour les élections provinciales souhaité par Emmanuel Macron, la CCAT est un collectif rassemblant un éventail plus large de mouvements pro-indépendantistes que ceux présents au sein du du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) – soit l’Union calédonienne (UC), la Palika (Parti de libération kanak), le Rassemblement démocratique océanien (RDO) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM). Le collectif, qui a été qualifié d’« organisation mafieuse » par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, a toujours démenti être à l’origine des troubles.
A la tête de la cellule, face aux médias, Christian Tein, quinquagénaire originaire du sud de la Grande Terre, est connu de tous sous le nom de « Bichou ». Ce militant de longue date de l’UC, en est un des cadres, en tant que commissaire politique. M. Tein avait lui-même contacté la gendarmerie pour être conduit devant les enquêteurs « dans le but de s’expliquer sur les faits reprochés », selon une déclaration du procureur de Nouméa, Yves Dupas, à l’Agence France-Presse (AFP).
Les identités des onze interpellés ne sont pas toutes connues. Thomas Gruet, présent au palais de justice de Nouméa, a confirmé à l’AFP que sa cliente Brenda Wanabo, en charge de la communication de la CCAT, en faisait partie. Selon l’AFP, Brenda Wanabo doit être également être placée en détention provisoire, à Dijon.