Le gouvernement et la droite ont trouvé un compromis pour revaloriser toutes les retraites de de la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025, puis les plus petites pensions en juillet. L’annonce, faite par Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine (ex-Les Républicains), dès lundi soir, a été confirmée mardi 12 novembre par le ministre du budget, Laurent Saint-Martin. La mesure coûtera jusqu’à 800 millions d’euros.
« Au 1er janvier, l’ensemble des retraites sera revalorisé à hauteur de 0,9 % probablement, c’est-à-dire la moitié de l’inflation – on verra exactement quelle sera l’estimation sur l’inflation. (…) Et au 1er juillet 2025, il y aura un rattrapage pour toutes les retraites qui sont en dessous du niveau du smic pour qu’il n’y ait pas justement de perte de pouvoir d’achat », a déclaré M. Saint-Martin sur France 2.
« En fonction de la réalité de l’inflation, cela peut varier et nous serons effectivement entre 500 et 800 millions d’euros de rendu aux petites retraites », réduisant les économies espérées à 3 milliards, a-t-il précisé.
Parmi ses pistes d’économies pour 2025, le gouvernement avait d’abord proposé de décaler de six mois (du 1er janvier au 1er juillet) l’indexation des retraites sur l’inflation pour économiser environ quatre milliards d’euros. Une mesure critiquée y compris par les soutiens de la coalition à l’Assemblée.
« Méthode de concertation »
Laurent Wauquiez avait assuré dès lundi au journal télévisé de TF1 avoir trouvé un compromis avec le gouvernement sur le sujet.
Laurent Saint-Martin a assuré qu’il savait que cette annonce serait faite par M. Wauquiez. « Le premier ministre a dit depuis le début de ce gouvernement que nous voulions une méthode de concertation avec cette coalition qui est ce socle majoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, et qu’il puisse y avoir des évolutions du texte », a-t-il affirmé. « Nous avons aussi besoin de démontrer davantage que l’évolution de ce texte vient des compromis entre le gouvernement et les parlementaires du socle majoritaire », a-t-il ajouté.
« Le premier ministre est ouvert au compromis. Ils ont discuté de ce sujet avec Laurent Wauquiez et il aura l’occasion de donner des détails prochainement », a déclaré de son côté à l’Agence France-Presse, l’entourage du chef du gouvernement. Un amendement en ce sens devrait être déposé lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale au sénat, a fait savoir de son côté une source parlementaire LR.
« Pour quelqu’un qui a une petite retraite, ça compte »
Laurent Wauquiez a chiffré sur TF1 les bénéfices attendus de la mesure. « Pour une retraitée, aide-soignante, qui touche 1 000 euros de retraite par mois (…) ça va représenter un gain sur l’année de 200 euros », a-t-il affirmé, reconnaissant « des montants modestes ». Mais « pour quelqu’un qui a une petite retraite, ça compte », a-t-il justifié.
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Pour financer cette revalorisation, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes entend aller chercher « 1 milliard » dans la rationalisation de la « bureaucratie administrative », en fusionnant certains organismes comme France Stratégie, le haut-commissariat au plan, France 2030 et le Centre d’études prospectives.
Le budget de la Sécurité sociale n’ayant pu être examiné dans les temps impartis à l’Assemblée, il a été transmis au Sénat, qui l’examinera à partir de mercredi en commission, puis dans l’hémicycle du 18 au 23 novembre.