Le « nouveau front populaire » de la gauche, négocié au forceps sous la menace d’une victoire de l’extrême droite aux législatives 2024

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Quatre jours auront donc suffi pour parvenir à un accord à gauche pour un « nouveau front populaire », jeudi 13 juin. Ce furent des négociations au pas de course, contraintes par l’échéance du dépôt des listes, dimanche 16 juin, et par la gravité des circonstances face à une extrême droite triomphante. « Nous avons réussi. Une page de l’histoire de France s’écrit », s’est réjoui le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, jeudi, alors que le leader « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, a salué sur son blog « un événement politique considérable en France ».

Contrairement à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) de 2022, ce « front populaire » a reçu, quelques minutes après sa naissance, le soutien de l’ancien président socialiste François Hollande. « Je n’en connais pas le détail mais pour moi, ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire. J’ai des divergences qu’on connaît, mais il y a un moment, on va au-delà des divergences, on va à l’essentiel », a-t-il déclaré au journal télévisé de TF1. Un soutien qui devrait pousser les opposants d’Olivier Faure – qui pèsent 50 % du parti – à valider ce texte lors du conseil national de vendredi matin. Dans l’immédiat, tous les courants du Parti socialiste (PS) étaient réunis en conclave, occupés à décortiquer la nouvelle alliance.

De dimanche soir, et l’appel de François Ruffin à la constitution d’un « front populaire », jusqu’à jeudi, les réunions se sont enchaînées. En commençant par des rencontres secrètes à deux, à trois, lundi matin, entre socialistes, écologistes et communistes, d’abord au QG de campagne du Parti socialiste et de sa tête de liste aux européennes, Raphaël Glucksmann, puis au siège d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). A cette occasion, Marine Tondelier, numéro un d’EELV, poussée peut-être par certains bons résultats de La France insoumise (LFI) dans les circonscriptions des députés écologistes, mais aussi par l’aile gauche de son parti, prévient ses camarades qu’un accord sans les « insoumis » est impossible pour son parti.

Pas question, en revanche, de retourner au siège de LFI, passage Dubail, dans le 10e arrondissement de Paris, comme le propose le coordinateur des « insoumis » Manuel Bompard, premier lieutenant de Jean-Luc Mélenchon. Il y a deux ans, les socialistes avaient l’impression d’aller à Canossa en cheminant sous les perches et les caméras. Cette fois, c’est le siège d’EELV, à quelques centaines de mètres de là, rue des Petits-Hôtels, une sorte de « Suisse » politique, tant les écologistes ne font peur à personne, qui servira de théâtre. Pour tenir, les Verts fourniront pizzas, brochettes de fruits et macarons.

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