le rejet du texte par l’Assemblée nationale permet au gouvernement de reprendre la main

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C’est un acte sans précédent sous la Ve République que les députés ont posé, mardi 12 novembre, en fin d’après-midi. Les élus du Palais-Bourbon ont rejeté la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025. Ce vote négatif provoque le rejet de l’ensemble du budget de l’Etat examiné en première lecture à l’Assemblée nationale. La seconde partie, consacrée aux dépenses, ne sera donc pas discutée par les députés, pour la troisième année consécutive.

Avec 362 voix contre et 192 pour, la coalition gouvernementale – Renaissance, Horizons, MoDem, Les Républicains – et les élus d’extrême droite ont rejeté un budget fortement révisé sous l’impulsion du Nouveau Front populaire (NFP). Seule la gauche unie s’est prononcée en faveur d’un texte jugé « NFP-compatible », doté de « 75 milliards de recettes supplémentaires » ciblées sur les multinationales et les grands patrimoines, selon le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, l’« insoumis » Eric Coquerel.

Un chiffrage contesté par le rapporteur général du budget, le centriste Charles de Courson. Selon lui, une partie des amendements de la gauche étaient « susceptible d’être contraire au droit européen, à la jurisprudence du Conseil constitutionnel ou [posaient] des difficultés juridiques du fait de leur rédaction ».

Le ministre chargé du budget et des comptes publics, Laurent Saint-Martin, a repris l’argument visant d’abord à disqualifier les oppositions. « Une majorité de députés refusent à la fois le matraquage fiscal et l’incapacité de la France à respecter ses engagements européens », s’est félicité le locataire de Bercy. Le texte de l’Assemblée nationale s’était notamment vu amputé de la contribution de la France à l’Union européenne après le vote surprise d’un amendement du Rassemblement national (RN).

Au fil des explications de vote des onze groupes parlementaires se dessine un schéma connu depuis 2022. Chacun des trois blocs de l’Hémicycle accuse les deux autres de collusion. Pour Aurélien Lecoq (LFI, Nord), le RN a fait ce « qu’il sait faire de mieux : sauver Emmanuel Macron et les plus riches ». Pour David Amiel (Renaissance, Paris), la « démagogie fiscale » du texte soumis au vote était le résultat de l’alliance « entre l’extrême gauche et l’extrême droite ». Quant à Matthias Renault (RN, Somme), il trouvait « la copie initiale du gouvernement déjà lourde en impôts », mais la gauche « a alourdi la barque jusqu’à l’absurde ».

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