les ambitions modestes du Rassemblement national

Date:

L’échec de ses ambitions aux dernières législatives a-t-il rappelé le Rassemblement national (RN) à la modestie ? Ou le parti présidé par Jordan Bardella garde-t-il en mémoire son historique incapacité à développer son implantation locale ? Plus d’un an avant les prochaines élections municipales, programmées en mars 2026, le mouvement d’extrême droite lance sa campagne d’investiture en insistant sur l’humilité de ses desseins.

« L’objectif est d’avoir plus de villes que la dernière fois », fixe l’eurodéputé Julien Sanchez, ancien maire de Beaucaire (Gard) et directeur de campagne pour ce scrutin. Une chasse bien maigre pour un mouvement qui prétend au pouvoir.

Difficile en l’état d’imaginer le RN ne pas faire tomber de nouvelles communes dans son escarcelle. En 2020, à part l’élection historique de Louis Aliot à Perpignan, l’ex-Front national n’avait réalisé aucune réelle percée, s’imposant dans deux nouvelles villes moyennes – Bruay-La-Buissière (Pas-de-Calais) et Moissac (Tarn-et-Garonne) – mais en perdant autant – Le Luc (Var), Mantes-la-Ville (Yvelines).

« La qualité plutôt que la quantité »

Six ans plus tard, si la direction du parti d’extrême droite refuse de livrer le moindre objectif chiffré, elle a identifié plusieurs villes de plus de 30 000 habitants jugées « prenables », où se présenteront très probablement les députés locaux : Toulon (Laure Lavalette), Menton (Alpes-Maritimes, Alexandra Masson), Avignon (Catherine Jaouen), Nîmes (Yoann Gillet), Narbonne (Aude, Frédéric Falcon), Carcassonne (Christophe Barthès), Calais (Pas-de-Calais, Marc de Fleurian), Lens (Pas-de-Calais, Bruno Clavet) et plusieurs arrondissements de Marseille.

Portés par une succession de records dans les urnes, les lepénistes peuvent difficilement conserver les ambitions municipales d’un petit parti qu’ils ne sont plus. Mais le RN anticipe les enseignements défavorables qui pourraient être tirés, sur la qualité de ses représentants ou l’état de sa dynamique électorale, un an avant un autre scrutin encore plus important.

« Il y a une présidentielle un an après : il faut que les maires fassent bien leur travail, ne fassent pas d’erreur », prévient Julien Sanchez, anticipant « la surveillance des journalistes, de la préfecture ». Pas question d’investir des candidats sulfureux comme lors des dernières législatives. « Sur des municipales, il vaut mieux la qualité que la quantité : on investira des gens qui sont prêts, pas n’importe qui », ajoute-t-il.

Il vous reste 50.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related

Coupure d’eau, aujourd’hui à Rades

La localité de Rades sera privée d’eau dans certains...

Excédent sans précédent de la balance commerciale alimentaire

La balance commerciale alimentaire a enregistré un excédent sans...