« Les élections européennes doivent permettre de faire tomber le masque de l’extrême droite »

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A l’approche des élections européennes de juin, les tendances sondagières indiquent que les formations de droite radicale ont le vent en poupe. Dans une ère de conflits et de renforcement de nos alliances militaires, il est impératif de prendre la mesure du projet géopolitique et de la vision de l’Europe que portent réellement ces formations politiques. Ces élections doivent permettre de faire tomber le masque de l’extrême droite.

Si les formations de droite radicale ne sont évidemment pas homogènes à travers le continent, un socle de valeurs les rassemble. Parmi celles-ci, la défense d’une vision très conservatrice de la société, une ambiguïté commune quant au régime illibéral du président russe, Vladimir Poutine, l’exaltation du nationalisme ou encore un euroscepticisme larvé.

Les velléités de conquête électorale de ces partis ont impulsé une évolution opportuniste des programmes et bon nombre d’entre eux admettent aujourd’hui la nécessité de traiter des enjeux stratégiques à l’échelle du continent, tant la gestion de l’immigration que le soutien aux politiques natalistes. La sortie de l’Union européenne (UE) et la fin de la monnaie unique se sont peu à peu estompées des programmes. Si, en 2017 encore, le Rassemblement national (RN) appelait au « Frexit », il n’en est désormais plus question.

Le Parti pour la liberté de Geert Wilders, vainqueur des dernières élections aux Pays-Bas, a également fait disparaître la sortie de l’UE des propositions de sa formation politique.

En Italie, en 2014, Giorgia Meloni, fraîchement élue à la tête du parti postfasciste Fratelli d’Italia, déclarait : « Nous le disons à l’Allemagne qui fait la sourde oreille : l’Italie doit sortir de l’euro. » Par la suite, elle a enterré ce projet lorsqu’elle a accédé à la présidence du conseil italien en 2022. Mme Meloni travaille désormais main dans la main avec Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pour résoudre la crise migratoire.

Changements cosmétiques

Les institutions de l’UE ont montré leur efficacité face à la crise de la zone euro, et le plan de relance qui a suivi la pandémie de Covid-19 a illustré leur capacité à financer l’innovation et l’avenir du continent. Aujourd’hui encore, l’accueil des réfugiés ukrainiens, le soutien économique et les consensus au Conseil européen sur l’aide militaire à Kiev démontrent l’élaboration d’une culture stratégique commune.

Ces succès se traduisent par une meilleure perception de l’Europe par ses citoyens ; ils sont aujourd’hui 72 % à valoriser leur appartenance à l’UE. Les formations de droite radicale en Europe ont pris acte de l’opinion publique et, si des divergences importantes subsistent, on pourrait penser que ces partis ont effectué leur mue sur les questions européennes.

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