La mobilisation des électeurs aux élections législatives semble également concerner les Français de l’étranger. Ceux-ci envoient onze députés à l’Assemblée nationale. Les Français de l’étranger peuvent voter sur place, par procuration mais aussi par Internet. Dans ce cas, ils devaient voter, pour le premier tour, entre le 25 et le 27 juin. Le ministère des affaires étrangères a indiqué, jeudi 27 juin au soir, que « plus de 410 000 votants en ligne » avaient été comptabilisés. « Un record de participation ! En comparaison, vous étiez 250 000 en 2022 », se félicite le ministère. Selon un syndicaliste du Quai d’Orsay, le plus faible nombre de bureaux de vote à l’étranger, en raison des délais très courts d’organisation, peut aussi expliquer cette mobilisation en ligne.
Par exemple, dans la circonscription consulaire de Berlin, qui compte 21 200 inscrits, 8 439 électeurs (39,8 %) ont voté par Internet, soit 250 de plus que le nombre total d’électeurs ayant voté au second tour des élections législatives de juin 2022, tous types de vote confondus (à l’urne, par correspondance ou par Internet).
A l’échelle de la 7e circonscription des Français de l’étranger (Allemagne, Europe centrale, Balkans), qui compte 123 000 inscrits, environ 33 % des électeurs ont voté par Internet. Par rapport aux législatives de 2022, le nombre d’électeurs ayant voté par Internet est partout en nette augmentation, comme à Munich (+ 50 %) et à Berlin (+ 40 %), qui concentrent à elles seules près du tiers des électeurs de la circonscription.
« Vraie peur du RN »
Aux Etats-Unis, aussi, la mobilisation est forte. A New York, le consulat avait enregistré, jeudi 27 juin, 1 300 procurations locales, deux fois plus qu’avant les européennes. Et le taux de participation au vote par Internet a atteint 35,9 % sur l’ensemble de la circonscription Amérique du Nord. Ce chiffre pulvérise déjà les 21,3 % de participation au premier tour des législatives de 2022 et les 15,1 % des européennes.
Les électeurs se réjouissent des facilités de vote, telle Marguerite Talbourdet, jeune Française employée dans une entreprise d’art et mariée à un Américain, qui a voté par Internet. « Chez les Français de l’étranger, il y a une vraie peur du RN [Rassemblement national] », explique Mme Talbourdet, candidate à la nationalité américaine, citant les restrictions que le RN entend imposer pour certains emplois. La tâche s’annonce délicate pour Roland Lescure, candidat macroniste.
Pour contrer la gauche, ce dernier dénonce l’impôt universel que veut instaurer Jean-Luc Mélenchon. « Les Françaises et Français d’Amérique du Nord seront heureux d’apprendre qu’avec le NFP [Nouveau Front populaire], ils seront taxés deux fois. Chez eux au Canada ou aux Etats-Unis, et par la France de Jean-Luc Mélenchon », a tweeté M. Lescure. La fiscalité est un sujet de discussion majeur entre les deux côtés de l’Atlantique.
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