Puisque l’Etat n’a plus d’argent, inutile d’en dépenser dans les « grandes réceptions » que l’Elysée organise habituellement à l’occasion du Congrès des maires, suggère David Lisnard, président de l’Association des maires de France, dont le rassemblement annuel se tiendra à Paris du 19 au 21 novembre. Ce sera « toujours cela d’économisé », poursuit-il, le 29 octobre, sur le réseau social X.
Le maire Les Républicains (LR) de Cannes (Alpes-Maritimes) n’est ni le premier ni le seul à lancer des idées d’économies. Chez les élus locaux, ce sont d’abord la stupéfaction et la colère qui ont suivi l’annonce, le 8 octobre, par le gouvernement, de l’effort de 5 milliards d’euros demandé aux collectivités locales pour aider au redressement des finances du pays en 2025. Depuis, tandis que certains s’activent en coulisses pour tenter de sauver les meubles, d’autres rivalisent, avec l’ironie du désespoir, d’idées plus ou moins insolites pour participer à l’effort de la nation.
A défaut de pouvoir s’y opposer. Le maire de Verdun (Meuse), le socialiste Samuel Hazard, a lancé un appel à la « démission généralisée des assemblées locales ». Cette « interpellation majeure du gouvernement » censée installer un rapport de force n’a, pour l’heure, guère été relayée chez les élus locaux.
Le conseil départemental de Haute-Marne envisage, lui, de vendre certains de ses bâtiments qu’il met à disposition d’agents de l’Etat. C’est le cas de la préfecture, de sous-préfectures ou de logements destinés aux gendarmes ou aux personnels de direction des collèges. « Est-ce qu’un préfet peut encore vivre, seul, dans un château au centre de Chaumont ?, s’interroge le président du département, Nicolas Lacroix (LR). Ce sont des bâtisses aujourd’hui surdimensionnées par rapport à l’activité de l’Etat, lequel s’est désengagé. »
« Montrer l’exemple »
M. Lacroix a demandé à ses services d’étudier l’idée. Vendre des bâtiments qui abritent les agents de l’Etat n’est pas chose facile. Le département est tenu de leur proposer un logement. Le préfet pourrait-il troquer son château pour un appartement en centre-ville ? La difficulté est qu’il doit pouvoir loger tout ministre, voire le président de la République, au cas où… Cependant, M. Lacroix n’exclut pas totalement de mettre un jour la préfecture sur Leboncoin, même s’il ne nie pas la part de communication qui se mêle à l’initiative.
« On n’est pas contre le fait de contribuer à l’effort, explique-t-il. Mais pas à ce niveau. On ne peut plus. » En l’état actuel des mesures, cela représentera 7,5 millions d’euros en 2025 pour la Haute-Marne. « J’espère qu’on ne sera pas obligés de dégrader l’accompagnement des plus fragiles », s’inquiète M. Lacroix.
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