l’étrange « campagne » des candidats au rôle de porte-drapeau tricolore

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Le contingent d’athlètes français pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio (Brésil), le 5 août 2016.

Difficile, au vu de l’actualité en France, d’esquiver le télescopage entre sport et politique, à l’approche des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. Cinq jours seulement après le second tour des élections législatives, qui pourraient porter au pouvoir une majorité d’extrême droite, les quatre porte-drapeaux de la délégation française – deux binômes homme-femme, un pour les JO, l’autre pour les Jeux paralympiques (JP) – seront connus, vendredi 12 juillet. En première ligne, ils mèneront les troupes tricolores lors des cérémonies d’ouverture du 26 juillet (JO) et du 28 août (JP). « Etre porte-drapeau, c’est représenter le visage de l’équipe pendant les Jeux olympiques, et celui du pays aussi », assure la judoka Romane Dicko, l’une des dix-sept candidates et candidats (treize athlètes et quatre para-athlètes) à ce rôle honorifique.

Comme les autres prétendants, la médaillée de bronze aux JO de Tokyo se retrouve au cœur d’une « campagne électorale » qui a pris une étrange tournure après s’être heurtée à celle des élections législatives. Car les noms des candidats ont été dévoilés le 13 juin par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le Comité paralympique et sportif français (CPSF), moins d’une semaine après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin. Et les nouvelles modalités de désignation impliquent de rassembler : pour la première fois, en France, les porte-drapeaux seront élus par l’ensemble de la délégation tricolore (environ 565 athlètes olympiques et 240 athlètes paralympiques). Un choix des responsables du sport français, qui ont voulu faire de ce scrutin – par voie électronique les 9 et 10 juillet – un moment fort des Jeux de Paris. Pendant longtemps, la décision revenait aux conseils d’administration du CNOSF et du CPSF. Pour les Jeux de Toky en 2021, le processus avait déjà évolué : la judoka Clarisse Agbegnenou et le gymnaste Samir Ait Saïd avaient été choisis à la suite d’un vote des 59 athlètes ambassadeurs désignés par les fédérations.

« Je n’ai pas fait campagne auprès des athlètes, ce n’est pas l’esprit olympique », relate Wendie Renard, capitaine de l’équipe de France féminine de football et l’une des candidates. « Je n’ai pas distribué de tracts, ni fait les marchés », complète la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon. Pour toute « campagne », chacun des candidats – dix-huit initialement, mais dix-sept depuis la non-qualification du perchiste Renaud Lavillenie – s’est plié à une « profession de foi » sous la forme d’une vidéo d’une minute et trente secondes. La plupart ayant été enregistrées avant le 9 juin, elles ne font pas référence aux législatives.

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