« On y a bien réfléchi et on va faire quelque chose très bientôt. » Il y a une semaine, Kylian Mbappé annonçait une initiative collective des Bleus au sujet des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet. « On a beaucoup échangé sur le message qu’on pouvait donner en tant qu’équipe », ajoutait le capitaine de l’équipe de France lors d’une conférence de presse bien plus politique que sportive, dimanche 16 juin à Düsseldorf (Allemagne), à la veille du premier match de l’équipe de France dans l’Euro 2024.
Cette annonce du joueur star survenait au terme d’une semaine durant laquelle les Bleus avaient été interrogés, sans relâche, sur la situation politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale. Samedi 15 juin, Marcus Thuram avait appelé à « se battre au quotidien pour que le RN [Rassemblement national] ne passe pas ». « Je pense qu’en équipe de France, tout le monde partage le même avis que moi, enfin je l’espère », avait ajouté l’attaquant.
Le lendemain, son capitaine avait reformulé le message en appelant à éviter « les extrêmes », tout en disant « se ranger avec [Marcus Thuram] », maintenant une forme d’ambiguïté sur ce que pourrait être le contenu précis d’un message collectif.
Et depuis ? L’initiative ne paraît guère avoir avancé. D’abord parce que le sport a repris le dessus avec l’entrée des Bleus dans la compétition et deux matchs exigeants physiquement et mentalement, lundi puis vendredi. « On attend encore de voir ce qu’on va dire ensemble », avait dit William Saliba, mercredi, indiquant que les discussions avaient peu prospéré.
Ensuite parce que Kylian Mbappé, blessé au nez lundi contre l’Autriche, a dû se consacrer aux soins et s’est lancé dans une course contre la montre afin de pouvoir rejouer le plus tôt possible. Et que son état a préoccupé le groupe, éloignant les réflexions politiques. C’est ce dont a rendu compte Adrien Rabiot, mercredi, après avoir appelé à voter car « c’est l’avenir de la France qui est en jeu » : « Il ne faut pas être trop parasité avec cette histoire au sein du groupe, on a une compétition à gérer au mieux. C’est assez compliqué comme ça, on a nos problèmes à l’intérieur. Si on pouvait laisser ça de côté, ça serait mieux. »
Antoine Griezmann est allé plus loin, le lendemain, en semblant remettre en question cette éventuelle initiative : « On verra si ça se fera ou non. Le seul truc que je peux dire, c’est d’aller voter. Je pense que tout ce qui est politique, c’est très sérieux, très compliqué, assez privé. Je suis là en tant que joueur de foot. J’ai beaucoup de notoriété mais je n’ai pas à l’utiliser. Allez voter, c’est assez rapide mais tellement important. »
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