Nicolas Cadène, un écologiste en campagne dans le Gard face à un « vote d’adhésion » pour l’extrême droite

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Depuis presque trois semaines, le bar-PMU du Midi, sur le boulevard Gambetta à Nîmes, vit au rythme de la campagne électorale. Chaque jour, des militants du Nouveau Front populaire (NFP) et des sympathisants viennent y chercher des tracts, participent à des réunions, se partagent les prochaines actions à mener. Dans ce QG de la coalition de gauche, improvisé au lendemain des élections européennes, toutes les bonnes volontés sont bienvenues pour participer à la campagne électorale.

« Rien que pour les quatre prochains jours, nous avons cinq pages de planning », explique Ahmed Laaraj, directeur de campagne de Nicolas Cadène, le candidat écologiste de la 6e circonscription du Gard. « C’est une campagne éclair, il n’y a pas de temps mort », dit-il, tout en gérant le groupe WhatsApp de 200 personnes venues prêter main-forte.

Comme dans le reste du département, la 6e circonscription gardoise, qui s’étend de Nîmes à Uzès et couvre une zone rurale, n’a pas échappé à la vague Rassemblement national (RN) au premier tour des législatives, dimanche 30 juin. Sylvie Josserand, avocate de métier tout juste élue eurodéputée (RN) le 9 juin, a récolté 42 % des suffrages, 7 000 voix de plus que Nicolas Cadène (28,7 %). Dans certains villages, la candidate d’extrême droite a fait carton plein : 61,3 % à Lédenon ; 55,2 % à Redessan, 55,4 % à Manduel. Sur les bureaux de Nîmes, elle devance de peu Nicolas Cadène (35,8 % contre 34,6 %).

« Libération de la parole raciste »

Déjà candidat en 2022, où le fauteuil de député lui a échappé à 1 400 voix face à un candidat de la majorité présidentielle, Nicolas Cadène, Gardois de 42 ans, constate sur le terrain « une inquiétante libération de la parole raciste et xénophobe qui n’existait pas il y a deux ans ». Les insultes verbales sont fréquentes. « On me traite d’extrémiste, d’islamiste. On entend régulièrement des phrases du type : “Maintenant il faut faire le ménage en France” ou encore, un homme croisé dans la rue qui m’a dit vouloir “prendre le lance-flammes pour brûler les immigrés.” C’est d’une telle violence. »

Sa suppléante, Béatrice Leccia, confirme : « Je constate beaucoup d’agressivité, il y a un racisme décomplexé et assumé. » Elle avait déjà noté cette tendance en menant la campagne pour les élections européennes du 9 juin. « C’est la première fois qu’on sent autant de tensions. Ça ressemble aux commentaires anonymes qu’on peut voir sur les réseaux sociaux sauf que, maintenant, on ne se cache plus. Lorsque j’entends ce genre de propos, je rappelle que le racisme est un délit. »

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