Un député loyaliste réclame « une mise sous tutelle » du territoire
« Nous sommes ruinés, nous n’existons plus. » Ainsi s’est exprimé, dimanche 19 mai, le député calédonien (Renaissance) Nicolas Metzdorf, rapporteur du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral adopté par l’Assemblée nationale le 15 mai. Dans l’après-midi, le parlementaire participait à un échange en direct organisé sur le réseau social X par MacronardsFM. Ce média Web se présente comme « la radio du parler vrai » et s’attaque autant au Rassemblement national qu’à La France insoumise dans ses expressions.
Au cours de la séquence, à laquelle ont assisté une petite centaine de personnes, le député, figure des loyalistes à Nouméa, a dénoncé « les émeutiers aux cris racistes » qui pillent la ville et appelé le président Macron à ne pas suspendre sa réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral. « Si le président de la République retire son texte du Congrès de Versailles, je ne sais pas quoi dire aux gens. La France se couche. Le retrait serait une défaite politique, morale, de la République française. » Selon lui, « pour les indépendantistes ce ne sera jamais assez ». Le député a assuré que la solution à présent est « une mise sous tutelle » du territoire. « Il faut qu’on devienne un département pendant deux ou trois ans. »
Décrivant la situation catastrophique de l’agglomération de Nouméa, où d’innombrables commerces et entreprises ont brûlé, Nicolas Metzdorf accuse les services de l’Etat de ne pas avoir anticipé l’explosion de violences du 13 mai. « On avait prévu des manifestations, des heurts, mais personne n’a prévu que cela se termine en guérilla urbaine. Il y a eu une défaillance du renseignement français, clairement. Il y a un séparatisme, alimenté par des puissances étrangères, qu’on n’a pas assez identifié. Et prévoir, à l’autre bout du monde, demande des moyens, or la France est devenue une puissance moyenne. »
Le parlementaire a aussi commenté la demande de Marine Le Pen d’un référendum sur l’autodétermination qui permette aux Kanak de se projeter dans l’avenir. « C’est très surprenant. Elle est considérée ici comme un rempart, et elle casse le rempart. Les gens se sentent totalement lâchés, je reçois des centaines de messages. Ils me disent qu’ils se battent pour la France, qu’ils sont lâchés, et beaucoup font la comparaison avec les pieds-noirs » d’Algérie.