Pierre Gentillet, un russophile dans le Berry

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Commenter sur des plateaux de télévision l’actualité tous azimuts – de la crise due Covid-19 à la guerre en Ukraine, de la question migratoire aux meurtres en série entre adolescents – n’est pas inutile pour qui veut se lancer un jour en politique. Chroniqueur régulier de CNews, Pierre Gentillet confirme cette évidence, mercredi 3 juillet à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, où le candidat du Rassemblement national (RN) dans la 3e circonscription du département tient la première réunion publique de sa campagne – de sa nouvelle carrière également, de fait. Sans note, à l’aise dans la façon de sauter d’un sujet à l’autre en sollicitant l’approbation de l’assistance, le néophyte de 33 ans détaille son programme, ce soir-là, devant une centaine de personnes acquises à sa cause.

Sans surprise, celles-ci vont l’entendre parler beaucoup d’immigration et de macronisme, deux fléaux qu’il est urgent, selon lui, d’abolir. Mais aussi, tout autant, de ruralité : des classes qui ferment, des médecins qui font défaut, des normes qui empoisonnent la vie des agriculteurs, des éoliennes qui défigurent le paysage, des gares désaffectées qu’il faut rouvrir…

Dans ce département où la densité dépasse tout juste 40 habitants au kilomètre carré, le candidat a mené une campagne de proximité auquel son métier – avocat à Paris spécialisé dans le conseil fiscal aux fonds de dotation – ne le destinait guère. S’il n’a pas atteint son objectif initial consistant à boire un verre dans « tous » les bistrots de la circonscription, Pierre Gentillet aura étrenné son complet veston bleu roi d’un marché à l’autre, d’exploitations agricoles en bourgs sans commerces, entouré d’une équipe de jeunes collaborateurs passés par la Cocarde étudiante, le syndicat identitaire qu’il a créé en 2015.

Accent sur la ruralité

Son score de 43,2 % obtenu au premier tour le place dans une position très favorable pour ravir son fauteuil au député sortant, Loïc Kervran (Horizons), crédité de 31,2 % des suffrages. Ce dernier a notamment axé sa campagne sur le parachutage dans le Berry de ce rival autoproclamé « berrichon » alors qu’il n’y vit pas. Né à Tours, Pierre Gentillet a en fait grandi jusqu’à ses 8 ans dans le département voisin de l’Indre – l’autre composante de l’ancienne province du Berry. Afin de donner des gages à son enracinement, ce proche de Jordan Bardella, le président du RN, qu’il a connu pendant ses études à la Sorbonne, s’est amusé, mercredi, à énumérer les lieux de naissance – tous dans l’Indre – de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents.

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