Reconquête ! exclu de l’union des droites chère à Eric Zemmour

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Eric Zemmour était prêt à tous les sacrifices pour soutenir l’union des droites, le Graal de son engagement politique. Même à s’écarter aux législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet pour ne pas « faire barrage » à la réélection d’un député Rassemblement national (RN) sur sa « circonscription de cœur », la quatrième du Var, où son parti, Reconquête !, a récolté moins de 10 % des voix aux européennes du 9 juin, et celui de Jordan Bardella plus de 45 %. La faveur de l’ancien journaliste du Figaro n’a pas convaincu l’ancien Front national (FN), qui a balayé, mardi 11 juin, la perspective d’intégrer son parti à sa coalition d’extrême droite, bâtie pour accéder à Matignon.

Chargée par ses propres soins de mener les négociations entre ses actuelle et ancienne écuries, Marion Maréchal a pris acte, dans un communiqué, du « changement de position et du refus du RN du principe même d’un accord » que les deux parties étaient, selon elle, « sur le point de finaliser ». La raison ? « Le regrettable argument qui m’a été avancé [par Jordan Bardella] étant qu’ils ne souhaitaient aucune association directe ou indirecte avec Eric Zemmour », a précisé la petite-fille de Jean-Marie Le Pen.

La fin des derniers espoirs de Reconquête ! de profiter de la dynamique du RN et de participer au renouvellement de l’Assemblée nationale. Le début d’une nouvelle crise dans un parti menacé d’imploser au moment où ses obsessions identitaires et xénophobes n’ont jamais été si proches de guider la conduite d’un gouvernement.

Les deux jours de discussions avec Jordan Bardella et Marine Le Pen n’ont pas seulement abouti à la mise au ban du parti d’Eric Zemmour. Ils ont acté la rupture des deux camps qui s’est formée au fil de la campagne des européennes sur fond de différend stratégique : Marion Maréchal et ses proches, refusant d’attaquer frontalement le favori Jordan Bardella, « pas un adversaire » ; Eric Zemmour et les siens, insistant sur ses « renoncements » idéologiques.

Une soixantaine de circonscriptions

Ne manquant jamais une occasion d’exprimer leur souhait de voir Reconquête ! disparaître, les dirigeants du RN se sont fait un plaisir de lier (officiellement) l’échec des négociations à ces divergences tactiques. « Les invectives qu’[Eric Zemmour] a multipliées à l’égard du [RN] et les positions parfois très excessives qu’il peut prendre ont rendu les conditions d’un accord caduc », a justifié Jordan Bardella, mardi soir, sur TF1. « Son agressivité personnelle et ses outrances, à l’égard de Jordan Bardella, de moi et du mouvement, font que cette confiance n’était pas là, insiste Marine Le Pen auprès du Monde. Nous l’avons exprimé à Marion [Maréchal]. Et par une forme de loyauté, elle n’a pas souhaité s’engager sans Eric Zemmour. »

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