Deux ministres ont vivement critiqué, mardi 23 avril, la présence sur la liste du Rassemblement national (RN) de Saidali Boina Hamissi, un Mahorais qui a tenu des propos complotistes et racistes, éprouve « une admiration pour [Vladimir] Poutine » et « soutient la polygamie ».
Lors d’un déplacement à Mayotte, la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a annoncé que le représentant départemental du parti, âgé de 63 ans, rejoignait la liste conduite aux européennes par Jordan Bardella, « probablement en position non éligible, sauf si les électeurs le décident autrement ». « C’est un signal surtout qui est lancé à Mayotte, de dire [que], pour la première fois historiquement, il y a un candidat mahorais qui va entrer » sur une liste pour les élections éuropéennes, avait-elle déclaré samedi sur Outremer La 1ère.
« Comme d’habitude avec Marine Le Pen et le Rassemblement national, (…) ils ont des alliés dont ils ne s’assurent pas au fond des propos qu’ils tiennent : ce monsieur visiblement a une admiration pour [le président russe Vladimir] Poutine, il soutient la polygamie », a dénoncé la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, à l’antenne de Sud Radio.
Saidali Boina Hamissi a « participé à des théories du complot, a des propos extrêmement graves et dangereux à l’endroit des femmes sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint », a de son côté fustigé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, sur LCI.
Lundi, Libération avait en effet dénoncé des « contenus violemment racistes et conspirationnistes » publiés par le représentant du RN à Mayotte sur sa page Facebook. Parmi les posts épinglés par le quotidien, des messages qualifiant de « vermines » et de « cafards » les habitants comoriens d’un quartier de Mamoudzou et des messages sur la soumission de la femme à son mari. Mais aussi des posts complotistes dans lesquels Saidali Boina Hamissi exprime son rejet des vaccins anti-Covid, et « plusieurs posts récents [dans lesquels] il loue le dirigeant russe [Vladimir Poutine] et dénonce le soutien de la France à l’Ukraine », rapporte Libération.