Sur l’île de Sein, Emmanuel Macron fait irruption dans la campagne

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L’île de Sein ne devait être qu’une nouvelle étape du « marathon mémoriel » entrepris depuis plusieurs mois par Emmanuel Macron pour le 80anniversaire de la Libération. Le chef de l’Etat est venu commémorer, mardi, l’appel du 18 juin, sur cette île du Finistère, d’où 128 marins ont rallié les Forces françaises libres en 1940. « Il nous convient d’être les héritiers de cet esprit de résistance », a-t-il lancé devant les Sénans et les élus de la région, qui l’ont attendu pendant plus d’une heure.

« Aujourd’hui, la Résistance, c’est le Nouveau Front populaire, nous en sommes les héritiers », avaient protesté un peu plus tôt sur une plage d’Audierne une centaine de personnes, réunies à l’appel de la candidate du Nouveau Front populaire aux élections législatives, issue de LFI. Un acte de rébellion peu courant, sur cette terre modérée. « La France est un pays fracassé », se désole le sénateur Les Républicains (LR) du Finistère Philippe Paul.

Sans surprise, neuf jours après sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, les « vents mauvais » de la campagne des élections législatives, qui a débuté lundi, ont donc rattrapé le chef de l’Etat au large de la pointe du Raz. Alors qu’il chemine à l’issue de la cérémonie, aux côtés du maire d’Ile-de-Sein, Didier Fouquet, Jocelyne Canté, une promeneuse qui s’était postée le long du parcours, lui souhaite la bienvenue sur l’île et l’interpelle : « Monsieur le président, comment avez-vous pu nous mettre dans cette situation ? Comment avez-vous pu nous mettre dans ce chaos ? » D’abord surpris, Emmanuel Macron se défend vivement : « En mon âme et conscience, je vous le dis, il n’y avait pas d’autre solution. » « Sans dissolution, cela aurait été la chienlit, poursuit-il, je ne pouvais pas faire comme s’il ne s’était rien passé. »

« N’ayez pas peur »

Devant son interlocutrice peu convaincue, le président de la République se laisse aller aux confidences : le résultat des élections européennes, le 9 juin, qui a vu la liste du camp présidentiel arriver en deuxième position avec 14,6 % des voix, loin derrière celle du Rassemblement national et talonnée par celle du Parti socialiste et de Place publique, « ça m’a fait mal », dit-il. Mais ce « geste » de dissoudre, il ne l’a pas eu « sur un coup de sang » ou un « coup de dés », jure-t-il. « La solution que j’ai prise, c’est la plus lourde, la plus grave, mais la plus responsable, martèle Emmanuel Macron. Si j’étais resté dans mon palais, on aurait dit il est fou, il est déconnecté »…

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