trois syndicats appellent Emmanuel Macron à instaurer les « prix planchers » promis au Salon de l’agriculture

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Les trois syndicats agricoles minoritaires appellent, mardi 9 avril, le chef de l’Etat à mettre en place les « prix planchers » promis lors de sa visite au Salon de l’agriculture, « condition numéro 1 » selon eux « pour sortir durablement de la crise agricole ». La Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), respectivement deuxième, troisième et quatrième syndicats représentatifs, derrière l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA), signent ensemble une lettre ouverte au président de la République.

Si la Confédération paysanne et le Modef, classés à gauche, font régulièrement des communications communes, il s’agit d’un rapprochement rare avec la Coordination rurale autour de la question des revenus. « Malgré [leurs] différences », les trois syndicats entendent par cette initiative envoyer un « signal fort » dans un « contexte de crise et face aux enjeux historiques ». La « condition numéro 1 pour sortir durablement de la crise agricole » est de garantir des « prix rémunérateurs », affirment-ils.

Lors de sa visite houleuse du Salon de l’agriculture, à la fin de février, Emmanuel Macron avait fixé un objectif de « prix planchers » pour « protéger le revenu agricole ». Depuis, l’exécutif n’a cessé d’expliquer qu’il comptait en fait renforcer, par un futur texte de loi, les lois EGalim censées améliorer la prise en compte des coûts de production des agriculteurs, pour éviter qu’ils ne vendent à perte.

Régulation des marchés

Le sujet des prix planchers « a scandaleusement quasi disparu des soixante-deux engagements déclinés par le gouvernement ces derniers jours » pour sortir de la crise, jugent les syndicats minoritaires. « Abandonner ce sujet central à la seule évaluation des lois EGalim est complètement insuffisant, trop incertain et trop lent », ajoutent-ils.

Selon eux, « la remise urgente d’outils de régulation des marchés (prix minimum garanti, gestion des volumes, stockage public, encadrement des marges de l’agro-industrie et de la grande distribution…) est indispensable et permettra de prévenir les crises et protéger les agricultrices et agriculteurs de la volatilité des marchés ».

Les syndicats majoritaires, FNSEA et JA, ainsi que les filières agricoles, ont peu apprécié la formule présidentielle de « prix planchers », l’estimant contraire aux lois du commerce dans un marché ouvert, où les productions françaises risquent de devenir trop chères.

La semaine dernière, le gouvernement s’est opposé à l’adoption à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi des écologistes prévoyant un prix minimal d’achat fixé par « une conférence publique » dans les filières agricoles qui le souhaitent, ou sur décision du gouvernement en cas de désaccord.

Le Monde avec AFP

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