Un 1er-Mai dominé par les critiques contre l’action de l’exécutif

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Une affluence en très nette baisse et des mots d’ordre entrant en résonance avec l’actualité internationale. Placées sous le signe de la « justice sociale et de la paix », les manifestations du 1er-Mai ont attiré beaucoup moins de monde que celles de 2023, tout en renouant avec un niveau de mobilisation comparable à celui des « éditions » antérieures.

L’envie d’investir l’espace public, mercredi, n’a pas été aussi ardente qu’il y a un an, lorsqu’un puissant mouvement social tentait – vainement – d’empêcher l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. Cette moindre combativité tient aussi, un peu, à l’effritement de l’unité syndicale, plusieurs confédérations ayant fait bande à part (Force ouvrière) ou s’étant abstenues de participer (CFE-CGC). Sur le pavé ont défilé une partie du peuple de gauche et beaucoup de militants, engagés dans des causes multiples : celles des travailleurs, bien sûr, mais aussi de la Palestine.

D’après la préfecture de police de Paris, quelque 18 000 personnes ont battu le pavé parisien, de la place de la République à celle de la Nation, soit six fois moins qu’en 2023. Des sources syndicales, elles, prétendent qu’il y avait 50 000 manifestants dans la capitale, mercredi. Sur l’ensemble du territoire, le ministère de l’intérieur dit avoir dénombré 121 000 femmes et hommes dans la rue (contre 800 000 l’année dernière). Là encore, la CGT avance un autre bilan, plus flatteur : « Plus de 210 000 ».

« La casse sociale, ça suffit »

Dans le cortège parisien, cinq organisations de salariés et plusieurs mouvements de défense de la jeunesse occupent « le carré de tête ». Leurs responsables redisent tout le mal qu’ils pensent de l’action du pouvoir en place. « La casse sociale, ça suffit », s’insurge Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, en mettant en avant la réforme de l’assurance-chômage, qui est « violente » et « injustifiée ». Même si les intentions gouvernementales demeurent floues, sur le plan des modalités techniques, elles se traduiront, in fine, par des droits réduits pour les demandeurs d’emploi : « Il faut y renoncer », exhorte-t-elle.

Dans la manifestation, les banderoles, les pancartes, les chants expriment cette hostilité à la politique de l’exécutif, avec Emmanuel Macron, « le président des riches », comme cible privilégiée des critiques. « Même si on n’attend pas grand-chose d’une journée comme ça, c’est important de montrer que le 1er-Mai reste un symbole et qu’il y a toujours un souffle pour s’opposer aux projets du gouvernement », confie Fabien, 38 ans, en faisant référence à la réforme de la fonction publique, qui entend promouvoir la rémunération au mérite et « lever le tabou du licenciement ».

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