En campagne dans le Nord, Xavier Bertrand moque les reculs programmatiques de Jordan Bardella
Il n’est pas candidat aux législatives, mais Xavier Bertrand mène campagne. « C’est plus fort que moi, j’adore ça », glisse le président de la région des Hauts-de-France. Et pas seulement pour soutenir des candidats partis sous la bannière des Républicains (LR).
Dans une ferme de Renescure (Nord), le président de Nous France – son mouvement politique – s’est invité au milieu d’une vingtaine d’agriculteurs pour partager une bière avec eux – « on est quand même dans la circonscription de la future cité de la bière [dont l’ouverture est prévue fin 2025] » –, mais surtout pour défendre son ami Jean-Pierre Bataille. Ancien adhérent de l’UMP et de LR, le maire de Steenvoorde brigue la 15e circonscription du département avec pour binôme et suppléant Valentin Belleval, son homologue de Hazebrouck.
Le premier refuse d’être présenté comme un candidat soutenu par le camp présidentiel, mais défend sur le fond le rapprochement entre « les républicains de droite » pour battre le député Rassemblement national (RN) élu en 2022, Pierrick Berteloot. « Le choix, ici, c’est Bataille ou le RN, a prévenu Xavier Bertrand aux agriculteurs présents. Dans la vie, il y a les gens qui se battent comme mon ami Bataille, même si parfois il est un pénible, et ceux qui ne font rien, comme le RN. »
Pour celui qui n’oublie jamais de préciser qu’il a battu deux fois Marine Le Pen pour la présidence de la région, les dirigeants du RN sont déjà en train de dévoiler leur « imposture », à l’image d’un Jordan Bardella qui est revenu ces derniers jours sur plusieurs points présentés depuis des années dans le programme du parti d’extrême droite. « On avait déjà le “en même temps” avec Emmanuel Macron, on a maintenant [le] “dans un second temps” avec Bardella, qui vous explique déjà “vous comprenez, on ne peut pas tout faire avec la cohabitation” ». « Je les connais depuis longtemps, ils sont pour protester, ils sont incapables de gouverner », a-t-il ajouté.
Xavier Bertrand a par ailleurs réagi pour Le Monde à la mise en examen de trois adolescents accusé de viol et de violence antisémites à Courbevoie. « Il faut aller chercher ceux qui ont mis ce poison de l’antisémitisme chez ces gamins. Je pense que l’antisémitisme est un fléau national, celui de la société tout entière. Il y a les parents, l’éducation, les réseaux sociaux, et il faut appliquer les peines du code pénal, qui sont assez dures avec les mineurs, mais jamais appliquées. On ne peut pas continuer ainsi, mais, comme sur d’autres sujets, ce ne sont pas les extrêmes, le RN ou LFI, qui ont les solutions », estime-t-il à dix jours du premier tour des législatives.