un enjeu de survie pour les « petits partis »

Date:

20 heures, dimanche 9 juin. L’euphorie règne au rassemblement du nouveau parti écologiste Equinoxe, lors de l’annonce des résultats des européennes : les militants se réjouissent d’un score « encourageant » pour une première candidature à des élections, avec 0,2 % des suffrages. Mais les célébrations sont très vite écourtées. A 21 heures, le chef de l’Etat annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives anticipées, prenant de court des petits partis essorés par la campagne qui vient de s’achever.

Quelques jours pour présenter des candidats, un programme… « C’est un vrai challenge pour nous, qui n’avons pas de salariés et qui ne pouvons compter que sur la bonne volonté, la bonne dynamique de nos équipes et nos bénévoles », raconte Marine Cholley, porte-parole d’Equinoxe. Et l’enjeu financier est de taille. Pour ces mouvements, disposant de moyens limités, les élections européennes représentaient déjà un lourd tribut. 1,3 million d’euros rien que pour le Parti animaliste. Il a obtenu 2 % des suffrages le 9 juin, alors que seuls ceux ayant obtenu 3 % des voix se font rembourser leurs dépenses de campagne par l’Etat. L’essentiel des frais ont servi à payer l’impression des professions de foi et des bulletins de vote.

La charge a poussé certains partis vers la sortie pour cette campagne législative express, qui demande des moyens logistiques considérables. Si Jean Lassalle (Alliance rurale, 2,3 % aux élections européennes) se présente dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, Florian Philippot (Les Patriotes, dont la liste L’Europe, ça suffit ! a obtenu 0,9 % le 9 juin), ne se lance pas. Le Parti animaliste non plus. « Pour nous, c’est un crève-cœur, explique sa vice-présidente, l’avocate Hélène Thouy. On est un petit parti, qui n’a que quatre salariés en contrat à durée indéterminée, et qui repose essentiellement sur le bénévolat, avec des membres qui travaillent par ailleurs. On s’est beaucoup questionnés mais on ne pouvait pas leur demander ça après la campagne très prenante des européennes. »

Une infime part du gâteau électoral

Des résultats de ces législatives dépendent non seulement le visage politique de la nouvelle Assemblée, mais aussi l’attribution des financements publics redistribués aux partis politiques. Le score obtenu par le Parti animaliste lors des législatives de 2022 (1,1 %) lui avait par exemple permis d’obtenir un financement public de 90 000 euros annuels pendant cinq ans. L’accès au financement n’est pas automatique, il est conditionné au nombre de parlementaires élus et au nombre de voix obtenues.

Il vous reste 34.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related