Organisées dans l’urgence, les élections législatives des 30 juin et 7 juillet se distinguent par un nombre réduit de candidatures par rapport à 2022. Elles offrent un paysage, encore brouillon, composé d’un nombre stable de candidatures du Rassemblement national (RN), du Nouveau Front populaire (NFP) concurrencé par d’autres candidats de gauche, et d’une coalition présidentielle affaiblie.
Retrouvez ci-dessous une analyse chiffrée sur les candidatures présentées aux législatives 2024, en fonction de leur appartenance politique. Certaines données sont susceptibles d’évoluer à la marge dans les prochains jours.
Beaucoup moins de candidats qu’en 2022
Au total, selon nos décomptes et après des désistements survenus depuis la publication des listes par le ministère de l’intérieur, 4 005 candidats se présentent aux législatives. Cela représente 2 285 candidats de moins qu’aux législatives de 2022. En moyenne, chaque circonscription compte 7 candidats, avec des écarts importants, puisque leur nombre oscille entre 4 et 19 (dans la 9e circonscription de l’étranger, regroupant seize pays d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb). En 2022, la moyenne était à 10,9 candidats, avec un maximum de 22.
Cette baisse s’explique par l’entente entre les principaux partis de gauche pour ne présenter qu’un candidat au sein du NFP, le choix que font certains petits partis de ne pas présenter de candidats (comme le Parti animaliste, qui en avait plus de 400 en 2022), et la stratégie de l’« arc républicain » revendiquée par la coalition présidentielle dans certaines circonscriptions. A cela s’ajoute, à la marge, le choix que font certains députés sortants de ne pas se représenter : sur les 577 députés élus en 2022, un cinquième, soit 93 élus, ne se portent pas candidats. Parmi ces derniers, 63 appartiennent à la coalition de la majorité réunie sous la bannière Ensemble pour la République.
La parité en léger recul
Au total, 1 647 femmes se sont portées candidates aux législatives pour 2 359 hommes. Avec 41 % de postulantes, la parité est en recul par rapport à 2022, où elles étaient 44,2 %.
Dans une trentaine de circonscriptions, aucune femme ne se présente – alors qu’on n’en compte qu’une seule sans candidat masculin : dans la troisième de Gironde, la députée sortante RN, Edwige Diaz, affronte trois prétendantes de LFI, Lutte ouvrière (LO) et Renaissance.
Un seul parti a respecté une parité parfaite : LFI a investi 117 hommes et 117 femmes. LO, le MoDem et Europe-Ecologie Les Verts (EELV) sont quasiment à parité, tandis que les partis d’extrême droite s’en rapprochent. En revanche, Les Républicains et Les Amis d’Eric Ciotti (alliance LR-RN) ont investi en grande majorité des hommes.
Plus d’alliances, moins d’investitures
- A gauche, 557 candidats du Nouveau Front populaire… et quelque 600 autres candidatures
Le Nouveau Front populaire, l’union de gauche créée à l’occasion de ce scrutin, a investi un candidat dans chacune des 557 circonscriptions. C’est LFI qui se trouve le plus représenté, avec toutefois un rééquilibrage par rapport à 2022, au profit du Parti socialiste (PS). La nouveauté par rapport à l’alliance de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) de 2022 réside dans la présence d’un candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou. La coalition est aussi représentée dans 26 circonscriptions par des candidats divers gauche, écologistes ou régionalistes.