Les États-Unis se penchent actuellement sur des entreprises dont les puces ont été utilisées par la Russie dans la guerre en Ukraine. Plus de 600 distributeurs seraient concernés. Le bureau américain de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) mène les investigations, dans le cadre des sanctions prises avec l’Union européenne.
1 milliard de dollars de puces occidentales importées par la Russie en 2023
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne et les États-Unis tentent d’enrayer l’approvisionnement en semi-conducteurs de la Russie. Ces composants sont présents dans de nombreux appareils électroniques, dans des véhicules, ainsi que dans l’armement. L’attention occidentale s’accroît notamment à cause de l’affaiblissement des défenses ukrainiennes.
Les sanctions sont censées empêcher, ou du moins restreindre fortement, les possibilités d’achats en puces de Moscou. L’OFAC cherche donc comment les restrictions seraient contournées et par quels acteurs, rapporte Bloomberg, à l’origine de l’information. Plusieurs hauts fonctionnaires américains, notamment du Trésor et du département du Commerce, ont pris contact avec des fabricants de microélectronique.
L’OFAC veut également vérifier si des institutions financières américaines participent de près ou de loin à ces transactions. Des injonctions administratives et des ordonnances de blocages auraient déjà été prises par l’Office afin de mettre un terme à certaines livraisons.
De nombreux distributeurs et filiales sont soupçonnés d’avoir vendu des produits sous sanctions. En 2023, Moscou serait parvenu à importer l’équivalent d’un milliard de dollars de puces occidentales avancées, lui permettant d’alimenter son industrie de l’armement.
Un approvisionnement technologique russe difficile à contrôler
L’industrie des semi-conducteurs est extrêmement vaste et il se révèle très difficile de contrôler l’entièreté de la chaîne d’approvisionnement. D’après la Semiconductor Industry Association (SIA), organisation professionnelle du secteur, en 2016, une grande entreprise de semi-conducteurs américaine a pu compter jusqu’à 16 000 fournisseurs.
Des experts collaborent avec des entreprises pour analyser les données de plus de 600 distributeurs qui pourraient continuer de vendre des éléments sous sanctions. Récemment, l’Oncle Sam et ses alliés européens ont établi une liste de produits prioritaires communs devant être concernés par les sanctions. Plusieurs composants électroniques utilisés dans l’armement, mais autres que des puces y ont été inscrites.
L’établissement de cette liste ainsi que les enquêtes de l’OFAC illustrent les difficultés des alliés de l’Ukraine pour empêcher l’approvisionnement en technologies de pointe de la Russie. Plusieurs pays rechignent à limiter les exportations de technologies, à l’instar de la Turquie, de la Chine ou encore des Émirats arabes unis. Des filiales situées en Asie du Sud-Est serviraient également à Moscou pour son approvisionnement.