Les start-up françaises Pasqal et Welinq ont signé un partenariat pour interconnecter les calculateurs quantiques. Elles espèrent « résoudre certains des problèmes les plus difficiles et les plus passionnants dans le domaine de l’informatique quantique à atomes neutres ».
Établir de nouvelles normes
La collaboration entre Pasqal et Welinq pourrait mener à la mise en œuvre de nouvelles normes dans l’industrie de l’informatique quantique, leur permettant entre autres de significativement augmenter la puissance de calcul.
Fondée en 2022 et issue de Sorbonne-Université, du CNRS et de PSL-University, Welinq développe et commercialise des liens quantiques basés sur des mémoires quantiques à atomes neutres et refroidis par laser. En s’appuyant sur sa technologie d’interconnexion quantique, Pasqal aspire à « surmonter les obstacles liés à la mise à l’échelle des qubits pour l’informatique quantique aux erreurs », détaille la start-up dans un communiqué.
Les unités de traitement quantique (QPU) de la prochaine génération devraient en effet exécuter des algorithmes quantiques reposant sur un plus grand nombre de qubits, et l’application d’une correction d’erreur en nécessiterait un nombre encore plus important. Les qubits sont l’équivalent quantique des bits classiques, mais ils peuvent exister dans plusieurs états simultanément grâce au phénomène de superposition quantique.
« Je suis ravi de constater que la vision unique de Welinq pour la mise à l’échelle de l’informatique quantique est en phase avec des leaders de l’informatique quantique comme Pasqal. Il s’agit d’une étape importante pour stimuler la communauté quantique mondiale en vue de réaliser un calcul quantique pratique dans des architectures d’ordinateurs quantiques en réseau », commente Tom Darras, PDG et cofondateur de Welinq.
Des jeunes pousses avec de grandes ambitions
Pasqal se spécialise dans la construction de processeurs quantiques à partir d’atomes neutres, c’est-à-dire qui ont autant de protons que d’électrons. Ils ont la capacité de fonctionner à la fois en mode analogique et en mode numérique, une spécificité qui leur octroie une flexibilité et une adaptabilité uniques. La start-up propose des ordinateurs à plus de 100 qubits, mais cherche à passer à 10 000 qubits d’ici à 2026.
Pasqal s’impose aujourd’hui comme un leader mondial dans cette branche de l’informatique quantique. En janvier, la société a bouclé un tour de table à 100 millions d’euros, établissant un record pour l’informatique quantique européenne. Plus récemment, elle a conclu un partenariat avec le Korea Advanced Institute of Science and Technology (KAIST) et la ville de Daejeon en Corée du Sud, témoignant de ses ambitions à l’international.
Pour sa part, Welinq s’est fixé la fin 2024 pour élaborer un prototype industriel de sa mémoire quantique à atomes neutres, doté d’une efficacité, d’une durée de stockage et d’une fidélité de pointe.