Starlink a joué et continue de jouer un rôle clef pour la défense de l’Ukraine face à l’invasion russe. La fourniture de terminaux indispensable à son fonctionnement a fait l’objet d’un contrat entre le Pentagone et SpaceX. Son montant vient d’être révélé, il serait de 23 millions de dollars pour la période courant de juin 2023 au mois prochain.
L’ambivalence d’Elon Musk
Elon Musk avait initialement envoyé gracieusement des terminaux à Kiev, répondant à une demande du gouvernement ukrainien. Moins d’un an après, le milliardaire a émis des réserves sur ce soutien, arguant de son coût. Ce serait à ce moment que Washington a décidé de mettre la main à la poche pour que l’effort soit maintenu.
Le montant dévoilé par Bloomberg est étonnamment faible. Plus de 10 000 terminaux circuleraient en Ukraine. À titre de comparaison, Starshield, la branche de SpaceX dédiée aux contrats militaires, aurait un accord à 1,8 milliard de dollars pour des satellites espions avec le National Reconnaissance Office, l’agence américaine chargée de ces questions. Autre chiffre, une aide américaine destinée à l’Ukraine est bloquée au Congrès depuis l’année passée, elle s’élève à 60 milliards de dollars.
Les terminaux Starlink se sont imposés comme incontournable dans les efforts de l’Ukraine pour repousser l’armée russe. Ils permettent aux troupes de rester en contact avec leur commandement, mais aussi de piloter les drones massivement utilisés sur le terrain. Une solution idéale dans des zones où l’accès à Internet est très dégradé.
Face au caractère stratégique du dispositif, Elon Musk a eu une attitude ambivalente. Il répète régulièrement sur X vouloir offrir l’accès à Internet aux populations civiles qui en sont privées. Il se montre toutefois réticent à voir sa constellation impliquée dans l’effort de guerre.
Plusieurs situations ont mis en évidence cette ambivalence. Il a notamment prôné pour un accord de paix qui priverait l’Ukraine de la Crimée, mènerait à des élections dans le Donbass sécessionniste et soutenu par la Russie depuis 2014. Une position inaudible pour Kiev. Un autre épisode a marqué les esprits en septembre. SpaceX a désactivé Starlink alors que les Ukrainiens utilisaient la connexion pour mener une attaque de drones contre des navires russes.
Starlink serait également exploité du côté russe
En février, les responsables ukrainiens ont pointé que les troupes russes utilisaient également Starlink. Le pays a interdit l’offre commerciale dans son pays, mais des terminaux arriveraient par des canaux détournés sur le front. D’après une enquête récente du Wall Street Journal, ils seraient vendus relativement ouvertement sur le Net russe.
Leur usage se serait massifié dans les rangs de l’armée de Moscou depuis le début de l’année. Ils aideraient les soldats russes de la même façon que ceux cotés ukrainiens. Des responsables ukrainiens ont déclaré travailler sur cette problématique, sur un moyen de les désactiver, directement avec SpaceX. De son côté l’entreprise affirme ne pas être au courant de ventes directes ou indirectes en Russie de ses dispositifs.
