L’événement était historique, pour la première fois en 55 ans d’histoire, Samsung Electronics faisait l’objet d’une contestation de ses salariés en juin. Le mouvement continu avec trois jours d’actions lancés depuis lundi. La rétribution et les jours de congés payés sont au cœur du conflit.
Verre à moitié plein ou à moitié vide
Le Syndicat National de Samsung Electronics (NSEU) a recensé 6 500 grévistes, 3 000 se sont rendus sous une pluie battante devant le siège de la filiale du conglomérat, à Hwaseong. La réussite ou non de ces actions est sujette à débat.
La mobilisation dépasse les attentes des différents acteurs, mais semble faible par rapport au nombre de syndiqués chez NSEU. Le syndicat de 28 000 membres rassemble un quart des employés de Samsung Electronics, loin du nombre de grévistes.
« L’éducation sur les syndicats (…) n’a pas été suffisante. Mais je ne pense pas que cette participation soit faible parce que notre syndicat est encore jeune par rapport aux autres syndicats » a déclaré Son Woo-mok, président du NSEU, selon Reuters. Jusqu’en 2020, la première entreprise sud-coréenne menait une politique férocement antisyndicale.
Cette action va plus loin que les précédentes, où des jours de congé étaient pris au même moment en protestation. Les revendications sont les mêmes qu’il y a un mois, un jour de congé payé supplémentaire, l’amélioration du calcul du bonus de performance et de façon générale une meilleure considération du travail des employés. Si le NSEU n’obtient pas satisfaction, il menace de passer à une grève de 5 jours dans les prochaines semaines.
Plus de redistribution chez Samsung ?
La colère a pu être attisée par la publication récente des résultats de Samsung Electronics. L’entreprise, grâce à l’IA, enregistre une croissance de ses ventes et fois 15 pour son bénéfice d’exploitation au cours du second trimestre.
Des défis restent à relever, notamment qualifier ses puces mémoires à large bande passante pour les vendre à Nvidia et ainsi rattraper le retard sur le concurrent SK Hynix. La forme de l’entreprise est tout de même meilleure ces derniers mois.
Le NSEU revendique justement avoir 5 000 grévistes dans les domaines de la conception, et la fabrication de semi-conducteurs. Le syndicat s’attend à ce que l’activité soit perturbée par sa grève. La direction affirme le contraire, s’appuyant sur le mois dernier. La production de Samsung est très automatisée.
