Fratelli d’Italia, le parti national conservateur au pouvoir en Italie, s’est réuni ce week-end au bord de la mer Adriatique pour désigner sa cheffe, la présidente du Conseil Giorgia Meloni, tête de liste aux Européennes. C’est en marge de cet événement qu’Adolfo Urso, ministre du Made in Italy, a partagé à quelques journalistes ses ambitions dans les semi-conducteurs.
L’Italie veut tenir son rang dans le secteur des semi-conducteurs
Les quelques phrases rapportées par L’Agenzia Nazionale Stampa Associata (ANSA) le 29 avril ne semblent pas avoir fait beaucoup de bruit, elles sont pourtant fortes : « L’Italie se prépare à devenir l’un des plus grands producteurs de microélectronique en Europe », a proclamé Adolfo Urso.
À l’image des deux autres puissances économiques européennes, l’Allemagne et la France, l’Italie veut attirer des géants du secteur sur son territoire au bénéfice du Chips Act européen. Le pays est loin d’être novice en la matière, le champion européen STMicroelectronics est franco-italien, basé en Suisse.
L’entreprise doit justement agrandir l’un de ses sites à Catane, en Sicile. Une ligne pilote soutenue notamment par Rome, validée par la Commission européenne en octobre 2022, à l’époque où Adolfo Urso a pris son portefeuille. L’un des deux exemples de réussite qu’il a mentionnée à l’ANSA.
L’autre est plus récent, un investissement de 3,2 milliards d’euros du groupe singapourien Silicon Box. Il doit ouvrir une usine en 2028 avec 1 600 d’emplois créés dans le nord de la botte. Lors de l’annonce le mois dernier, l’ex-ministre du Commerce extérieur de Silvio Berlusconi avait déclaré « Les récents bouleversements mondiaux soulignent la nécessité de construire une chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs plus résiliente en Europe ».
Lors des réunions trilatérales avec l’Allemagne et la France, Adolfo Urso rejoint aisément la position surtout portée par son homologue transalpin Bruno Le Maire sur la souveraineté industrielle européenne. Les semi-conducteurs font partie des secteurs qui sont revenus lors des trois rencontres. Les pénuries liées aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement au début des années 2020 ont marqué tous les esprits.
Des projets à venir ?
Dans une formule ambiguë, le ministre italien a mentionné 10 milliards d’euros d’investissements au cours de l’année. Il s’agit probablement de projets tels que celui de Silicon Box, soutenus par le gouvernement.
Rome doit aussi composer avec la désillusion Intel. L’un des projets industriels du groupe américain serait remis en cause. Pas d’inquiétude ! Le ministre de Fratelli d’Italia pronostique des annonces « dans les semaines à venir ».