Home Divers A Dougga, mains au henné dans les citernes romaines

A Dougga, mains au henné dans les citernes romaines

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Le rituel semble provenir des tréfonds de l’histoire. À Dougga, les villageois célèbrent Lella Mokholla et semblent ainsi établir un lien invisible avec les processions antiques.

Le rituel annuel de Lella Mokholla est nimbé de mystère. Peu documenté, insaisissable  il semble avoir des origines très lointaines.

A Dougga, les citernes antiques sont repassées à la chaux blanche puis des mains de femmes enduites de henné sont apposées (photo).

Ce rituel se déroule chaque printemps et constitue une coutume propitiatoire liée à Lella Mokholla, une « sainte » de la tradition locale.

A l’occasion de la procession annuelle de Lella Mokholla, un taureau est également sacrifié en l’honneur de la Bienveillante.

Or, la source qui alimentait les citernes à travers un aqueduc, portait dans l’Antiquité, le nom de Mocolla comme l’atteste l’épigragraphie.

La proximité entre les deux noms est saisissante et évoque une transmission invisible qui relierait ce rituel à des survivances antiques.

Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le site archéologique de Dougga était encore habité par des anciens nomades sédentarisés jusqu’au début des années 1990. Une mosquée désaffectée qui se trouve à côté du Capitole atteste de cette présence.

Ces habitants du site antique ont été relocalisés dans le petit village de Nouvelle Dougga qui se trouve à proximité, en contrebas des vestiges.

C’est dans ce village que le printemps venu, une collecte de dons permet de financer l’achat d’un taureau qui sera ensuite sacrifié après une déambulation à travers les rues. Auparavant, l’animal aura la tête ointe d’huile d’olive et sera aspergé d’eau à plusieurs reprises.

Les femmes du village iront ensuite jusqu’aux citernes antiques pour y apposer leurs mains parées de henné. Ce rite est encore vivace comme en attestent nos photos prises il y a une semaine.

Par ailleurs, les habitants du village de Nouvelle Dougga continuent à cultiver des parcelles agricoles à même le site et à récolter les olives des arbres séculaires.

Ce rituel de Lella Mokholla est-il à rapprocher des processions pour la pluie liées à Ommek Tangou ? Est-ce plutôt une coutume dont les origines sont intraçables et suggèrent une résurgence antique ?

Deux qu’est et tant d’autres qui restent ouvertes, laissent songeur et évoquent une bénédiction des citernes de Dougga qui aurait traversé les siècles.

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