Publié le 22 décembre 2024
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« C’est avec stupéfaction que nous avons pris connaissance du communiqué du procureur de la République de Libreville selon lequel nos clients seraient détenus dans les conditions normales et n’auraient pas été torturés. C’est faux », protestent dans un communiqué les avocats François Zimeray et Catalina de la Sota, qui ont pu visiter Sylvia et Noureddin Bongo en prison pour la première fois jeudi.
Vendredi soir au journal télévisé de la chaîne publique Gabon 1ère, le procureur de la République Bruno Obiang Mve a déclaré que les avocats François Zimeray et Gisèle Eyué Bekalé ont « enfin pu rencontrer [leurs] clients » en prison jeudi. « Ces avocats ont constaté que leurs clients n’ont jamais été torturés au sein de la prison de Libreville, a-t-il affirmé. « Ces rencontres se sont déroulées librement et dans le strict respect des droits de la défense et de la confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients. »
« Nous sommes encore sous le choc de ce que nous avons vu »
Au contraire, François Zimeray et Catalina de la Sota ont dénoncé « 17 mois de détention arbitraire reposant sur une mise en scène, durant lesquels les droits de la défense ont été constamment ignorés ». « Nous sommes encore sous le choc de ce que nous avons vu et contestons totalement les allégations mensongères d’un procureur manifestement aux ordres », selon leur communiqué, qui annonce « prochainement des révélations inédites et précises à la presse ».
Depuis le coup d’État du 30 août 2023, l’ex-président Ali Bongo Ondimba vit dans sa résidence privée de Libreville, « libre de quitter le pays » selon le gouvernement. L’ancienne première dame, 61 ans, et son fils de 32 ans sont détenus à la prison centrale de Libreville. Ils ont été « inculpés pour des faits d’une extrême gravité », selon le pouvoir, Noureddin Bongo notamment pour « corruption » et « détournements de fonds publics », et Sylvia Bongo pour « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux ».
Questionnées en février par l’AFP au sujet de « traitements dégradants » et d’actes de torture qu’auraient subis Sylvia et Noureddin Bongo, des sources diplomatiques françaises avaient indiqué n’« avoir pas connaissance des faits allégués », en indiquant que des visites consulaires leur avaient été rendues.
(Avec AFP)