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Au Sahel, le Maroc a su profiter du vide laissé par l’effacement de l’Algérie

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Publié le 6 janvier 2025

Lecture : 2 minutes.

« Après avoir exercé pendant quarante ans un rôle géopolitique majeur dans la région, l’Algérie accuse un net déficit d’image et d’influence depuis que des jeunes militaires ont pris le pouvoir au Mali, au Niger, au Burkina », explique François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans La Semaine de JA, sur RFI. Il revient sur les principaux enseignements de l’analyse signée par Nina Kozlowski sur le Sahel, nouveau terrain d’affrontement entre les deux frères ennemis du Maghreb.

Changement de paradigme

Depuis la remise en cause des accords d’Alger par la junte dirigée par Assimi Goïta, le torchon brûle entre l’Algérie et le Mali – jadis pivot de la politique sahélo-algérienne –, sur fond de crispations tenaces liées aux groupes armés touareg. « Pour le gouvernement malien, ce sont des terroristes. Pour celui d’Alger, qui héberge d’ailleurs quelques-uns de leurs chefs, ainsi que l’imam Dicko, grand opposant à la junte au pouvoir, ce sont des interlocuteurs essentiels à tout processus de paix », résume François Soudan.


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À l’inverse, le Maroc semble avoir profité de ce changement de paradigme pour renforcer sa présence dans la région. « Le royaume n’a jamais condamné les coups d’État militaires. Il a toujours fait preuve d’une certaine compréhension vis-à-vis de la posture souverainiste des juntes, qui rejoint quelque part leMorocco first” prôné par le roi Mohammed VI », souligne François Soudan.

En outre, les liens – économiques, notamment – du royaume avec plusieurs des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont constitué « un terreau fertile qui a permis au Maroc de profiter du vide laissé par l’effacement de l’Algérie ». Et ce, « en se positionnant sur trois créneaux complémentaires », détaille François Soudan : « Proposer aux pays enclavés de l’AES, via l’Initiative Atlantique, un débouché de substitution par rapport à celui qu’offraient les ports de la Cedeao. Servir d’intermédiaire entre l’AES et les investisseurs financiers des pays du Golfe. Et, enfin, jouer les médiateurs entre ces mêmes pays de l’AES et les pays européens. »

La Semaine de JA est à retrouver chaque samedi sur les ondes de RFI, et en intégralité sur Jeune Afrique.

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